Loucheni Lahcéne est vétérinaire en poste de la daïra de Seddouk depuis 1994. Aimant son métier et les animaux d’élevage, il a refusé de troquer ses bottes pour un costume Alpaga. C’est-à-dire, après un intérim de 17 mois comme directeur de la subdivision de l’Agriculture de la daïra de Seddouk, il a préféré réintégrer son poste de vétérinaire coiffant les communes de Beni Maouche, Seddouk, Amalou, Bouhamza et Mcisna. Nous l’avons rencontré et il nous a accordé cette interview.
La Dépêche de Kabylie : Depuis quand vous êtes en poste à Seddouk ?
Loucheni Lahcène : Après avoir terminé mes études supérieures en 1992 avec un diplôme de docteur vétérinaire obtenu à l’école vétérinaire de Blida, j’ai débuté dans la vie active avec une affectation en 1994 comme vétérinaire à la daïra de Seddouk, bien que mon bureau se trouve au siège de la commune, poste que j’occupe jusqu’à présent. J’ai assuré un intérim de 17 mois comme directeur de la subdivision de l’Agriculture de la daïra de Seddouk. Mais après moult réflexions, j’ai préféré retourner à mon poste de vétérinaire. Mon expérience de 20 années de service dans le domaine m’a permis de contribuer au développement du secteur de l’élevage dans ma circonscription.
Les lecteurs aimeraient connaître lesperformances dans le secteur de l’élevage ?
Grace aux efforts conjugués entre mon cabinet, les pouvoirs publics et les éleveurs, nous sommes arrivés à faire de la région d’Ath Aidel, qui comprend cinq communes, un grand bassin de lait. L’élevage bovin est devenu un créneau porteur pour nombre d’agriculteurs qui y sont spécialisés. La restructuration engagée, depuis 2002, a apporté ses fruits. Nous avons au jour d’aujourd’hui 96 éleveurs de bovins agréés. Un effectif de 1 200 vaches laitières qui produisent une moyenne mensuelle d’1 million deux cent mille litres de lait. On a gagné la bataille contre la précarité dans ce secteur qu’on a modernisé en lui injectant les moyens colossaux. Un secteur qu’on a doté aussi de techniques de production modernes qui réduisent les charges et améliorent la qualité et la productivité. Comme cette restructuration de l’élevage bovin qui a bénéficié de tous les moyens adéquats arrive à son terme cette année, on passera donc à la structuration d’une autre activité du domaine de l’élevage.
Quelle est donc cette nouvelle activité que l’État veut restructurer ?
L’organisation touchera, cette fois, la filière avicole. Le ministère de l’Agriculture est en train de mettre en place une restructuration du secteur de l’aviculture. La daïra de Seddouk a une part du marché importante en viande blanche au niveau de la wilaya. Nous avons 250 éleveurs en aviculture pour une capacité de production de 150.000 poulets de chaire. En poules pondeuses, nous avons 220.000 poulettes qui produisent 124.000 plateaux d’œufs/ mensuel.
L’apiculture, a-t-elle eu sa part de développement ?
L’apiculture n’est pas en reste et je dirai même que l’État consent de gros efforts pour le développement de cette activité. Bénéficiant des aides de l’État dans le cadre du fond d’aide à l’agriculture qui leur assure l’octroi du matériel et un apprentissage professionnel dans des centres spécialisés, un grand nombre de jeunes trouvent leur insertion professionnelle dans cette activité en créant leurs propres ruchers. On a recensé 250 apiculteurs exploitant 7 000 ruches qui produisent en moyenne 28.000 litres de miel par an. Connaissant les vertus de ce produit du terroir utilisé en médecine naturelle traditionnelle, son prix reste très élevé. Et notre projection sur l’avenir, c’est de le rendre accessible même pour les petites bourses.
Un mot pour conclure ?
La commission européenne, de passage dans la wilaya de Béjaïa pour une inspection dans le domaine de l’élevage, a félicité les services vétérinaires de la wilaya qu’elle a jugés alignés aux normes internationales.
Interview réalisée par L. Beddar