Les villageois de la petite bourgade d’Ouled Mohya, relevant de la commune d’Aïn Lahdjer, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur localité.
Certains citoyens se sont dits « abandonnés » par les autorités locales. La semaine passée, des dizaines de citoyens de ladite localité ont barricadé la route qui mène à leur village, à l’aide de pneus enflammés et autres blocs de pierre, afin de dénoncer « le mépris » dont-ils se disent être victimes, de la part de leurs élus. En effet, les protestataires réclamaient entre autres, le raccordement de leur village à l’eau potable et au gaz naturel, ainsi que l’aménagement des routes qu’ils disent impraticables. Concernant l’épineux problème du raccordement au réseau AEP, bon nombre de manifestants ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. « Nous sommes encore et toujours contraints de nous approvisionner en eau, à partir d’une source située à une dizaine de kilomètres plus loin », dira un habitant de ladite localité. D’autres villageois ont indiqué que les autorités de la wilaya s’étaient, pourtant, engagées à accélérer les travaux de raccordement en eau potable via le barrage Tilesdit, sis dans la commune de Bechloul. Quant au gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. « Même les bonbonnes de gaz butane nous font défaut, nous avons carrément recours au bois pour nos besoins en cuisine et en chauffage », nous dira un habitant, d’un ton las et exaspéré. Et d’ajouter avec émotion : « L’hiver dernier, comme tous les autres qui l’ont précédé nous avons vécu un véritable enfer ! Nous étions sans défense devant le froid et la neige. Une misère indescriptible! ». Autre carence évoquée par les manifestants, celle se référant à leur centre de soin. D’après nos interlocuteurs, leur bourgade dispose d’une structure de soin certes, mais elle n’est pas encore opérationnelle. « Nous sommes obligés de nous déplacer au niveau du chef-lieu communal pour nous soigner. Alors que nous avons une polyclinique. C’est une aberration! », s’est emporté l’un de nos vis-à-vis. Interrogés sur les raisons, selon eux, qui font que ce centre de soin n’a toujours pas été mis en service, les protestataires nous ont fait part de leur incompréhension face à cet état de fait, qu’ils jugent « grotesque ». « Ce centre a été réceptionné en grande pompe en 2011. Mais depuis, il demeure fermé pour des motifs obscures », nous a-t-on déclaré. Ces témoignages reflètent le désarroi et la peine des villageois d’Ouled Mohya, qui ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à ce calvaire qui n’a que trop durer. En outre, les contestataires exigent la réhabilitation du sentier qui conduit vers leur village, qu’ils qualifient d’impraticable. Il est vrai que cette piste se trouve dans un état lamentable et c’est le moins que l’on puisse dire, sur une distance de 8 kilomètres. En effet, les crevasses et autres nids de poules y sont légions. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont survenus au niveau de cette route particulièrement sinueuse.
R. B.

