Le centre de soins de M’Kira a été érigé au statut de polyclinique. Pour cela, il lui faut tous les services, notamment un laboratoire d’analyses médicales et un service de radiologie. Concernant la radiographie, le Premier responsable de cette polyclinique, M. Hocine Bassaid, nous a appris qu’elle n’a pas fonctionné car l’eau n’arrivait pas dans la développeuse. « Dès mon installation à ce poste, j’ai demandé des explications à ce sujet. Ce n’était pas vraiment une panne importante. D’ailleurs, actuellement, elle est mise au service des patients. Nous avons tout: les clichés et les manipulateurs. Je ne vois pas pourquoi notre population a été tant pénalisée », précisera notre interlocuteur. Le prochain défi est de doter cette polyclinique d’un laboratoire d’analyses médicales. « C’est notre souci et notre objectif », nous informera-t-il. Il faut savoir que la commune de M’Kira est l’une des plus pauvres de la wilaya, où des malades n’ont pas les moyens de faire leurs bilans médicaux chez des privés. Ils sont alors contraints à faire des va-et-vient entre leurs villages et les structures sanitaires étatiques telle la polyclinique de Tizi Gheniff ou encore l’hôpital Krim Belkacem de Draâ El Mizan. « Pour un simple bilan, il faut faire des mains et des pieds pour un rendez-vous à l’hôpital Krim Belkacem. Parfois, il faut recourir à des connaissances », nous dira un septuagénaire diabétique de Taka. Le Premier responsable de cette polyclinique, dès son installation, a tout de même cette idée d’improviser un service d’urgences. « Actuellement, nous y avons installé trois lits. Cela nous permettra de prendre en charge par exemple les diabétiques et les blessés pour recevoir leurs premiers soins, avant d’être transférés à l’hôpital Krim Belkacem de Draâ El Mizan », ajoutera M. Hocine Bassaid. Ce dernier nous a dit, par ailleurs, que les huit unités de soins réparties sur le territoire de cette commune sont fonctionnelles avec deux consultations médicales chacune par semaine. Donc, s’il y a lieu de souligner l’urgence du laboratoire d’analyses médicales, il faut dire aussi que la maternité rurale de cette commune n’a jamais fonctionné. Les parturientes de cette région sont souvent acheminées soit vers Draâ El Mizan ou encore vers Bordj Menail. « Tous les exécutifs qui se sont succédés à la tête de cette APC ont interpellé les ministres de la Santé au sujet de la prise en charge de cette maternité mais en vain. Même le mouvement associatif à travers les comités de villages ne s’est pas tut à ce propos, sans aucune oreille attentive ne soit à son écoute », nous confiera un président d’un comité de village. Les responsables de la santé trouvent qu’elle est loin d’accueillir un nombre suffisant d’accouchements, par semaine, pour la doter de gynécologue et du personnel qui lui convient. Pourtant, rétorquera un autre président de comité de village, « ce ne sont pas les parturientes qui manquent dans la région ». M’Kira attend toujours un geste des hautes autorités de l’Etat, notamment de l’actuel ministre de la Santé pour soulager un tant soit peu toutes ces mamans qui souffrent pour rallier les structures précitées avec tous les dangers encourus, durant leur déplacement qui se font, parfois, dans des conditions très difficiles, surtout quand il neige.
Amar Ouramdane