Ça commence à devenir une tradition à Iberbachen : promouvoir et revaloriser des traditions d’antan en voie de disparition. Un pari que s’est fixé l’association culturelle et sportive « Talsa » du village Khellil en organisant, samedi dernier, un tournoi de tirs sportifs au fusil de chasse, un jeu nommé Lghert, très répondu dans cette région avant qu’il soit oublié durant quelques décennies. Une centaine de participants, des chasseurs en majorité venus de différentes localités, ont envahi le stand de tirs. Des joueurs en bandoulière arrivaient en petit groupe, dés la matinée, sur la petite plaine située au pied du village organisateur. Leurs tenues panachées étaient assorties avec la couleur du pin d’Alep, arbres répondus dans cette crête. Un public de tout âge affluait peu à peu à l’endroit aménagé pour la circonstance à mesure que le soleil faisait son apparition en franchissant des amas de cumulus. La dissipation de ces « moutons nuageux » n’a pas, cependant, fait perdre la fraîcheur de ce coin à haute altitude, plutôt un vent faible ne cesse de stopper le brouhaha de la foule. Les organisateurs courent dans tous les sens à régler les derniers détails pour que la réussite de l’événement soit totale. « Nous avons passé une nuit blanche, ici même, pour que les joueurs ne manquent de rien, surtout en matière de sécurité. À cet effet, nous avons fait appel aux éléments de la gendarmerie et de la protection civile qui sont déjà sur place », rassure Chawki Nait Ali, président de l’association Talsa. C’est vers 10h que les débats avaient commencé dans une impeccable organisation, et chaque tireur avait droit à deux tirs successifs, avant de céder sa place au suivant. La cible a été placée à quelque 125 mètres du champ de tir. Cerise sur le gâteau : des échanges de discussion entre les chasseurs de la région qui souhaitent à ce que la chasse, un sport favori des montagnards, soit rétabli comme il se doit et, surtout s’organiser en association soit pour des sorties de chasse au gibier ou pour lutter contre les sangliers qui font des ravages dans les champs agricoles. Des tirs nourris de balles qui font quelques fois exploser la cible pour les meilleurs tireurs, suivis d’applaudissements du nombreux public qui a manifesté sa joie de renouer avec un sport d’antan. « Notre objectif est de faire renaître de ses cendres cette tradition très répondue dans notre région et, surtout de donner l’occasion aux jeunes chasseurs de monter leur talent en maniant leurs fusils de chasse », dira notre interlocuteur qui estime aussi que la région d’Iberbachen recèle des tireurs d’élite en matière de fusils de chasse. La preuve est qu’en l’espace de deux mois, ce type de jeu a été organisé au niveau de cette commune, comme celui de Boukhiar dans la région d’Agueni N’Sihel, et puis celui là. À noter, le tournoi s’est déroulé sans aucun incident, ainsi des cadeaux ont étaient offerts aux deux gagnants : Un veau de 130 000 DA pour le premier gagnant et un lot d’appareils électroménagers pour le second. C’était sur cette note que le tournoi fut clôturé avec un arrêt subit des crépitements de balles, pour que le silence revienne aussitôt sur cette plaine boisée et permettre à sa faune de retrouver son gîte naturel.
Nadir Touati