Le manque d’eau perdure à Tigzirt. Les robinets restent à sec des jours et des semaines entières. Les habitants de Sidi Saïd, sur les hauteurs de la ville côtière de Tigzirt, souffrent le martyr depuis le mois de juin dernier. D’après certains résidents, l’eau n’est disponible qu’une fois par semaine, parfois moins. « Nous stockons l’eau dans des fûts et des jerricans, mais ce n’est pas suffisant pour toute une semaine. C’est vraiment infernal. D’habitude, le manque d’eau se limite à la saison estivale, mais cette année la rareté a été prolongée. Nos cris de détresse n’ont jamais été entendus. D’ailleurs, avec le temps, on a cessé de réclamer de l’eau. On sait bien que ça ne sert à rien », nous a déclaré une habitante de Sidi Saïd. Les résidents de cette cité n’ont d’autre choix pour s’approvisionner en eau potable que de se déplacer vers les lointaines sources naturelles de la région, pour ceux qui sont véhiculés. Quant aux autres, l’achat de citernes est la seule planche de salut. Une citerne de 1500 litres revient à 1000 dinars au moins. Ce manque d’eau ne se limite pas à au quartier de Sidi Saïd. C’est pratiquement tous les villages des trois communes de la daïra, Iflissen, Mizrana et Tigzirt, qui s’en plaignent. « Au moins, dans les villages, on peut avoir recours aux sources naturelles, aux fontaines et aux puits, mais au niveau des villes et des cités urbaines, c’est encore plus délicat. Nous vivons une situation dramatique. On nous avait promis de procéder à l’installation de nouveaux réseaux d’AEP, mais rien n’a été fait à ce jour. On attend depuis des années et on a fini par perdre espoir », dira notre interlocutrice pour reprendre l’avis de la plupart des habitants de Tigzirt.
S. Sahaf
