Les Arabo-musulmans sont inaptes à la démocratie
Le discours de la poule
Que s’est-il passé pour que, subitement, le poulailler se réveille et se mette à confabuler férocement et à l’unisson, de tout et de rien ? On va jusqu’à hurler une chose et son contraire. S’emmêlant les pinceaux, en croyant détenir la vérité vraie, parce que, investis par nous ne savons quel archange, ils se croient tout permis, au point de balancer à tout va, inepties, anathèmes et toutes sortes de noms de oiseaux à l’encontre de tous ceux qui ne partagent pas leurs opinions. Qu’à cela ne tienne, ces politiciens de la vocifération se disent démocrates, soit ! Toutefois la démocratie, la vraie, suppose respect, circonspection et surtout de la mesure. Mais ces vertus ne sont, assurément, pas à la portée du premier quidam venu. Car pour accéder à la démocratie, il en faut de la culture, de l’esprit de tolérance et de la pondération. Il se trouve que l’une ne va pas sans l’autre. Qu’on en juge par les propos des médias marocains à l’encontre de l’Algérie, qu’on accable de tous les maux dont pâtissent le Maghreb en général et le Maroc en particulier. Qu’on en juge par les sentences de l’ex-haut fonctionnaire, aujourd’hui à la retraite et converti au roman, en l’occurrence Boualem Sansal, qui décrète péremptoirement dans un entretien accordé au Figaro : « les Arabo-musulmans sont inaptes à la démocratie ». Par quelle formule cabalistique, par quel sortilège, cette communauté serait-elle incapable d’accéder à ce pouvoir auquel bien des peuples, de par le monde, ont accédé ou croient l’avoir fait ? Il faut reconnaître que la démocratie n’est pas un concept, une idée, que l’on acquiert ex nihilo. Elle se construit d’abord dans l’esprit des hommes avant de se concevoir comme système social et de gouvernance. Pour cela, il faut des siècles. Mais ceci est une autre histoire que ceux qui ont la prétention, à cet égard, de nous enseigner la démocratie, ignorent. Aujourd’hui, l’urgence est dans le confortement, la consolidation de ce qui nous caractérise en tant que Maghrébins globalement et Algériens particulièrement. Car « il y a un honneur d’être Algérien, comme il y a d’être d’ailleurs mais jamais de nulle part ». Nous paraphrasons, là Jean El Mouhoub Amrouche et comprenne qui voudra.
Sadek A.H