Dans une conférence de presse, animée conjointement avec le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est revenu, comme il fallait s’y attendre, sur les relations entre l’Algérie et le Maroc, qui ont connu ces derniers temps des soubresauts suite à l’incident survenu à Casablanca.
Episode qui a failli tourner au drame, n’était-ce la sagesse et la retenue des responsables algériens, habitués à voir le jeune souverain marocain appeler au complot dès que la question sahraouie enregistre des victoires sur le plan international. À ce propos, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas pris des détours pour clarifier la position algérienne concernant la question sahraouie : « Les positions de l’Algérie sont constantes et fermes. Nous faisons clairement la distinction entre la question du Sahara occidental, qui relève d’un problème de décolonisation et qui est entre les mains des Nations unies, et nos relations bilatérales avec le Maroc », a-t-il souligné. Et de préciser que dans les relations entre les deux pays, « il y a des accords et des règles de conduite, qu’elles soient écrites ou implicites, qu’elles relèvent du droit ou de notre histoire commune, qu’il ne faut pas transgresser ». Contrairement à son prédécesseur, le chef de la diplomatie algérienne avait, rappelons le, usé d’un ton menaçant à l’égard du Maroc, qui ne cesse de s’attaquer à l’Algérie, à tort et à travers. «Nous espérons que la conclusion sera tirée et que ces deux positions inadmissibles et irresponsables seront les dernières du genre que nous entendrons», avait indiqué le ministre algérien des Affaires étrangères, au lendemain de la profanation de l’emblème national par une bande surexcitée et téléguidée par le Makhzen. Lamamra est un fin connaisseur des dossiers les plus sensibles, surtout celui du Sahara occidental. Cet épineux dossier est son terrain de prédilection et les officiels marocains en sont conscients, ce qui explique leur panique. Il est aujourd’hui clair que plutôt que de s’en remettre à l’arbitrage international, en coopérant loyalement avec les efforts des Nations Unies pour le parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, le Maroc continue de dresser les obstacles devant les initiatives onusiennes de paix et s’en prend à des organisations de défense des droits de l’homme, dont la crédibilité n’est plus à prouver.
Annulation de la tournée de John Kerry en Algérie et au Maroc : «juste un report»
À propos de l’annulation de la tournée que devait faire le secrétaire d’Etat américain John Kerry au Maghreb, le ministre algérien des Affaires étrangères n’en a pas fait un cas, en ce sens qu’il a considéré que c’était « juste un report ». Selon lui, le diplomate américain était dans l’obligation de reporter ses visites en Algérie et au Maroc dans le cadre de sa tournée dans la région. Le motif avancé : Kerry doit se rendre en urgence à Genève pour des discussions sur le nucléaire iranien. Pour ce qui est des relations bilatérales entre l’Algérie et les Etas Unis, le ministre algérien considère qu’elles sont exemplaires sur tous les plans, notamment en ce qui concerne l’aspect sécuritaire. De son côté le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a fait un large éventail sur les médias, notamment le lancement des chaines privées et la nécessité pour les professionnels des médias de mieux s’organiser afin que les problèmes des journalistes soient mieux pris en charge.
Ferhat Zafane