Deux faits saillants ont caractérisé la dernière réunion du Comité central du FLN.
Hormis celui qui a fait la une des journaux, à savoir le fait que le CC ait proposé la candidature de Bouteflika à la prochaine présidentielle, l’autre réside dans le fait que Amar Saïdani, le très contesté SG du parti, ait annoncé la nouvelle liste des membres du bureau politique adoptée après la reprise des travaux dans l’après-midi, en présence de 288 participants, les 23 autres ayant voté par procuration. Les nouveaux noms figurant sur la liste de la composante du bureau politique ont été choisis, dit-on, sur la base des critères définis par le statut du parti et du consensus reflétant la représentativité géographique des militants de base sur l’ensemble des wilayas au sein de cet organe de direction politique tout en tenant compte des compétences, du parcours militant et des convictions d’appartenance idéologique. Parmi la composante du nouveau BP, l’on cite à titre d’exemple, le Mouhafedh d’Alger, Ahmed Boumehdi, la députée de Tizi-Ouzou, Yamina Meftali, Abdelkader Hadjoudj, Mustapha Boualeg, Abdelkader Zehali, Mohamed Allioui, le secrétaire général de l’UNPA, l’ancien député de la première législature pluraliste de 1997, Mustapha Mazouzi, Mustapha Mecheri, Ali Merabet, Kada Benaouda, Sadek Bougataya, Rachid Hassas ou encore l’ancien ministre, Moussa Benhamadi. Cette session du comité central du parti du Front de libération nationale a donc été consacrée à l’adoption de la nouvelle composante du bureau politique et à l’installation des présidents de la commission des finances et de la commission de discipline du parti, les travaux se sont tenus à l’hôtel El Aurassi et présidés par le secrétaire général, Amar Saïdani. Comme annoncé dans une précédente édition, le secrétaire général du parti FLN, M. Saïdani a écarté plusieurs membres de l’ancien bureau politique, fidèles à l’ancien SG, Abdelaziz Belkhadem, à l’instar d’Abdelhamid Si Affif et le chargé de la communication du parti, Kassi Aissa. En revanche, Saïdani a renouvelé la confiance au secrétaire général de l’Union Nationale des Paysans Algériens (UNPA), Mohamed Alioui, au porte-parole de la coordination des comités de soutien au président de la République, Kada Benaoudat et à Saïd Bouhadja, l’ex-porte parole du FLN, ainsi qu’à l’ex-ministre des NTIC, Moussa Benhamadi. Ce dernier est le seul ex-ministre dans le bureau politique, alors que les autres ministres tels qu’Amar Tou, Abdelaziz Ziari et Rachid Harraoubia ont fait les frais de leur opposition au plébiscite d’Amar Saïdani à la tête du parti et ils ont été carrément écartés. Cependant, deux noms proches de l’ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, ont été retenus. Il s’agit de Sadek Bouguetaya, ex-député de Souk Ahras et de Mostapha Maazouzi qui était candidat au poste de SG avant de se désister en faveur d’Amar Saïdani. Un syndicaliste fait également son entrée dans le BP du parti FLN, il s’agit de Ali Merabet, membre du secrétariat national de l’UGTA, chargé de la fonction publique. Par ailleurs, un cadre FLN de la région d’Oran a été choisi pour faire partie du futur bureau politique et c’est Hadjoudj Abdelkader, l’actuel député et ex-P/APW d’Oran. Le BP du FLN, totalement remodelé aura la mission de réunifier les rangs du parti en perspective de la présidentielle de 2014. Vu la composante du bureau politique, on peut en déduire que Abdelaziz Belkhadem aura du mal à imposer sa candidature à la prochaine présidentielle après la perte de ses soutiens dans le BP. Ce qu’il faut retenir aussi de ces nominations, est l’échec de tous ceux qui ont fait tomber Abdelaziz Belkhadem de son fauteuil de SG, notamment Abdelkrim Abada, Boudjemaa Haichour et Hadi Khaldi, sans oublier Salah Goudjil. Tous ont perdu leur influence dans le bureau politique. Par ailleurs, le nom de l’ex-wali et l’actuel vice-président de l’APW d’Oran, Si Youcef Benali Mahmoud, a été retenu au BP pour présider la commission des finances créée au sein de ce même parti. Une liste qui ne manquera pas de soulever le courroux des opposants à la politique de Saïdani, lequel ne semble pas trop s’en soucier.
Ferhat Zafane

