Des dizaines d’ex-rappelés du service national ont tenu, hier, un sit-in sur l’esplanade du siège de la wilaya de Bouira pour réitérer leur appel et « trancher définitivement dans leur dossier resté en suspens depuis plusieurs années». Pour rappel, la coordination nationale des ex-rappelés du service national qui a tenu un regroupement national, le 15 et 16 novembre dernier en présence de 31 délégués de wilaya, a appelé l’ensemble des rappelés du territoire national à tenir, hier, des rassemblements au niveau des sièges des wilayas. Dans une déclaration rendue publique cette semaine, la coordination nationale des ex-rappelés a appelé les hautes autorités du pays au dialogue et à la réouverture du dossier. Un dialogue serein qui, selon la coordination, doit se faire dans le cadre de la loi. Toujours dans le même document, les délégués de la coordination ont clairement noté que « le parlement n’est pas en mesure de défendre la cause des ex-rappelés ni même celle du peuple ». Cette mise au point intervient au lendemain du rejet, par la commission des finances de l’Assemblée nationale (APN), d’un article de loi contenu dans la loi des finances de 2014. À ce propos, les délégués de la coordination ont fait savoir que l’APN a carrément ignoré l’article 75 bis contenu dans la loi des finances et qui traite le cas des ex-rappelés. Ces mêmes délégués espèrent, à présent, que les élus du Sénat qui devront examiner la loi des finances, réintroduisent cet article de loi et les rétablir ainsi dans leurs droits. A Tizi-Ouzou, ils étaient aussi plusieurs centaines d’anciens rappelés du service national entre 1995 et 1999 à marcher, hier pour les mêmes motifs. La marche a démarré en milieu de matinée, de l’ancienne gare routière de Tizi-Ouzou, sise à l’entrée Ouest du chef-lieu. Le mauvais temps et les fortes pluies n’ont pas dissuadé les manifestants. L’on pouvait lire sur les banderoles brandies à l’avant de la marche plusieurs revendications et dénonciations telles : «Où sont nos droits» ou encore «Repentis mieux que nous». Les manifestants ont fixé comme première destination le siège de la Mouhafadha ou ils ont observé un sit-in et une délégation les représentant a été accueillie par le Mouhafedh. Ils ont transmis à ce dernier une lettre. Il s’agissait pour ces manifestants de protester contre le vote des députés FLN et du RND à l’Assemblée populaire nationale, lors de l’adoption de la loi de finances 2014. Des slogans hostiles à l’ancien parti unique ont d’ailleurs été scandés par les manifestants. Ils se sont par la suite dirigés vers le siège du RND devant l’entrée duquel ils ont fait un sit-in. Il y eut ainsi certaines prises de parole où les intervenants sont revenus sur le parcours protestataire des mobilisés et sur leurs principales revendications, dont celle de la prime de retraite. Les rappelés ont par la suite désigné une délégation qui s’est rendue à la caserne du groupement militaire de la ville pour y déposer leur plate-forme de revendications, dont un exemplaire a également été adressé au wali. Les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme.
T. C. et D. M.