Lezhar Hekkar revisité

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La dernière journée de la 7ème édition du salon Djurdjura des arts plastiques, organisée au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a été consacrée à Lezhar Hakkar, personnage indélébile de l’art  algérien.

Le défunt a été hier, au centre des débats au cours d’une table ronde organisée au petit théâtre de la maison de la culture, où des artistes l’ayant côtoyé ont apporté leurs témoignages sur son parcours, humain et artistique. La séance a été marquée par l’apparition inattendue de Mme Hakkar, la veuve du défunt, qui a tenu à apporter son témoignage et être présente lors de cet hommage rendu au peintre. Lors de sa courte intervention à la fin de la table ronde, elle a dit à l’assistance que Hekkar voulait tenir des expositions dans la région, notamment au niveau de l’école des beaux arts d’Azazga qu’il tenait à visiter. Elle ajoutera qu’«il connaissait la réputation de l’école et le travail qui s’y faisait». Elle a, par la suite, tenté de résumer ce qu’a été la vie de Lezhar Hakkar. Elle dira tout simplement qu’«il a vécu pour la peinture et s’est sacrifié pour elle». Elle expliquera que l’amour de Lezhar Hakkar pour l’art passait avant tout autre chose. Donnant pour exemple sa dernière exposition au musée national d’art moderne et contemporain MAMA d’Alger, l’hôte de la maison de la culture dira que son mari a consenti tant d’effort pour la réussite de cette exposition, malgré sa maladie. « Il s’est tué pour son œuvre. Il a fallu qu’il soit hospitalisé pour qu’il arrête », s’émeut-elle. En ajoutant que cette manifestation fut une réussite et que le public l’avait bien accueillie. « Il a d’ailleurs fallu une prolongation d’un mois. On n’avait jamais vu autant d’affluence. Tout le monde s’est senti concerné par ses œuvres. Tous les algérien se retrouvaient dans ce qu’il avait exposé ». Avant l’intervention de Mme Hakkar, d’autres artistes ayant côtoyé le défunt artiste se sont succédé au micro. Mohamed Boukerche, artiste plasticien, soulignera la principale inspiration de l’artiste qui n’est autre que « la mémoire collective ». Il fera, d’abord, étalage du dur parcours et de l’enfance pénible de Lazhar Hakkar, qui s’était retrouvé « SDF à Alger, alors qu’il était encore enfant. Obligé par la suite, de quitter son pays et se réfugier en Tunisie, pour cause d’insécurité », dira-t-il, ajoutant que « son œuvre entière est une histoire. Si Hakkar n’avait pas été blessé il ne serait pas devenu artiste ». Azziz Deguan, lui aussi artiste, parlera de l’implication du défunt dans l’insertion des enfants dans le monde de la peinture et du dessin, à travers notamment les ateliers où il les recevait en marge de ses expositions. Des séances que Dalil Saci a immortalisé dans un film documentaire, présenté lors cette 7ème édition du salon Djurdjura des arts plastiques, organisé par la direction de la culture au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri, en collaboration avec l’école régionale des beaux arts d’Azazga et le comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya. L’événement a été clôturé dans l’après-midi d’hier, par une cérémonie de remise de diplômes aux participants.

T. Ch.

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