A travers cet entretien accordé à Paris, par le ministre algérien de l’Industrie à Jeune Afrique TV, à la veille de la réunion du comité mixte tenue jeudi, ce dernier évoque, outre ce rendez-vous capital, la prochaine venue à Alger du Premier ministre français et la question de préemption exercée sur Michelin dont l’entreprise algérienne est en cessation d’activité.
JA TV : Quel est l’objet de votre visite à Paris ?
M. Amara Benyounès : Lors de la dernière visite en Algérie de M. Hollande, il a été décidé avec le Président Bouteflika, la création d’un comité mixte qui va suivre les relations algéro-françaises dans le domaine économique. C’est donc dans ce cadre, que notamment une réunion de ce comité est prévue ici à Paris entre les ministres algériens du Commerce et de l’Industrie et leurs homologues français. Nous allons donc faire le point sur l’état d’avancement des relations économiques et nous allons préparer en même temps la prochaine visite de Jean Marc Ayrault en Algérie.
Un droit de préemption
est actuellement exercé sur Michelin-Algérie. Pouvez-vous nous donner des explications ?
Nous ne préemptons pratiquement jamais en Algérie. L’Etat exerce très rarement le droit de préemption quand il s’agit de transactions commerciales. Nous l’exerçons dans deux cas. Soit quand il y a disparition de l’activité industrielle ou quand il y a sous évaluation du prix de cession. Dans le cas de Michelin-Algérie, l’usine ferme complètement. 460 travailleurs ont été licenciés. Cela fait partie de la vie d’une entreprise, même si nous regrettons le licenciement des 460 travailleurs. Michelin a fermé trois entreprise à travers le monde et parmi elle celle implantée en Algérie. Et il y a eu donc la cession de cette entreprise avec un terrain à proximité d’Alger dont nous estimons que le pris est très très largement sous-évalué et c’est pour cela que l’Etat algérien a décidé d’exercer son droit de préemption sur la vente de cette entreprise.
De combien la valeur de l’entreprise a-t-elle été sous-évaluée ?
Au moins de quinze fois. Et puis de toutes les façons, dans cette affaire et je l’ai dis à son vice-président que j’ai reçu en Algérie, Michelin aura à gagner 10% car quand l’Etat préempte, il se doit de payer 10% de plus sur le prix de vente. Donc, dans cette transaction, Michelin ne sera pas lésé mais gagnera 10% de plus sur le prix avec lequel elle s’est engagée avec l’acheteur algérien.
Comment comptez-vous améliorer le climat des affaires qui est régulièrement pointé du doigt en Algérie ?
Il y a déjà certaines mesures qui ont été prises en matière de facilitations administratives. Le gouvernement est franchement engagé à lutter contre les entraves bureaucratiques. Des mesures importantes ont été prises notamment pour faciliter la création des entreprises, pour faciliter également la relation avec l’administration, avec les banques, la douane et le fisc. C’est un travail qui demande un certain temps pour voir les résultats, mais le cap est mis de manière franche. Nous sommes réellement engagés à améliorer d’une manière très significative le climat des affaires dans notre pays.
Interview réalisée par Ryadh Benlahrech