L’établissement a été réalisé au début des années 90, en préfabriqué. Les directeurs successifs et les parents des élèves n’ont cessé de lancer des appels en direction des responsables concernés pour débarrasser l’école de l’amiante, mais rien n’a été fait. Aujourd’hui encore, 135 élèves fréquentent l’établissement. A chaque fois que ce problème est soulevé on entend ici et là les autorités locales affirmer qu’une nouvelle école était en projet, sauf que rien de concret n’est venu soulager les parents. « Nous avons peur pour nos enfants. De graves incidences de l’amiante sur la santé sont dénoncées de par le monde et rien n’est fait pour protéger nos enfants et tout le personnel de l’école. Pourtant, le ministre de l’Education a donné des instructions pour que soient éradiquées toutes ces constructions amiantées. Ne sommes-nous pas les enfants de la même république ? », s’indignera un parent d’élève. Selon plusieurs mères et pères de famille, l’établissement souffre en plus de beaucoup de manques et de défaillances. Les panneaux servant de murs sont tous endommagés si bien que les eaux de pluie pénètrent dans les classes. Les écoliers pataugent dans l’eau. Et il faut ajouter à cela un froid glacial qui fige les élèves sur les bancs. « On ne peut pas même pas allumer les poêles à mazout, parce que cela est devenu dangereux », nous confiera un enseignant sous couvert d’anonymat. Il nous a été donné de constater en effet que la cour, à chaque pluie, se transforme en un véritable marécage. Un autre enseignant ajoutera : « Elèves comme enseignants souffrent été comme hiver. En été c’est une fournaise, en hiver, on gèle ». En dépit de tous ces manques, les enseignants font de leur mieux pour assurer une bonne scolarité aux élèves. « Nous faisons ce que nous pouvons pour nos élèves. Ils sont si courageux de travailler dans ces conditions. Nous nous devons de les aider », conclura l’un des deux enseignants que nous avons approchés. Les parents d’élèves interpellent encore une fois la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou. Ils exhortent les responsables à faire vite pour améliorer les conditions de scolarité de leurs enfants et de remédier à la situation sanitaire dans l’établissement… avant qu’il ne soit trop tard.
Amar Ouramdane