Le symposium du HCA s’est ouvert, hier, à la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira, en présence de nombreux éditeurs (publics et privés), d’auteurs et de plusieurs hommes de culture, à l’image de Kadour Mhamsadji et Hocine Mezali.
Cette rencontre organisée en collaboration avec le centre national du livre (CNL) se veut, selon les responsables du HCA, un cadre de concertation et de consultation entre auteurs, éditeurs et diffuseurs du livre amazigh. Durant deux jours, (le 7 et le 8 décembre) les participants aux différentes tables rondes débattront de sujets ayant trait au monde du livre (production, distribution et diffusion) et à la littérature amazighe. Ils tenteront aussi et surtout d’apporter des éclairages et faire des propositions à même de faire du salon du livre et multimédia amazighs de Bouira un rendez-vous incontournable et un événement pérenne. Il est utile de rappeler que l’édition de cette année n’a pas eu lieu et beaucoup de bruits ont couru quant aux raisons de l’annulation de cet événement. Par ce symposium, le HCA a voulu se rattraper en décidant de lancer des concertations pour discuter du salon, de son organisation et des moyens à mettre en œuvre pour le rendre performant. Pour M. Merahi, SG du HCA, ce symposium est l’occasion « d’observer une halte et s’engager plus sereinement pour assurer la pérennité du salon et faire de Bouira sa ville d’attache ». Revenant aux raisons de la non tenue de l’édition 2013 du salon, M. Merahi a tenu à lever tout amalgame en déclarant : « ce couac est indépendant de notre volonté. Il est dû à des lenteurs bureaucratiques ». Pour rappel, lors d’un point de presse tenu jeudi dernier, M. Merahi a évoqué une ardoise de deux millions de DA qui n’a pas encore été honorée par la direction de la culture de Bouira. En effet, plusieurs éditeurs ayant pris part à l’édition 2012 du salon n’ont pas été payés. Et c’est là une des principales raisons ayant mené au gel du salon. M. Merahi l’a encore souligné hier en présence du chef du cabinet du wali. Ce dernier a tenté d’apporter une réponse en mettant l’accent sur les difficultés de la gestion administrative et la rigueur des lois régissant le code des marchés. M. Berkane a réitéré la volonté des autorités locales à accompagner le salon et apporter leur soutien pour réussir l’événement. A propos du salon, M Merahi a réitéré le souhait de l’institution qu’il dirige à maintenir ce rendez-vous à Bouira et faire de celle-ci une ville du livre et de la littérature. Le SG du HCA a appelé les participants à faire des propositions et réfléchir ensemble à l’avenir de la manifestation. Le mode d’organisation et de fonctionnement du salon se trouve au centre des préoccupations du HCA. Problématique sur laquelle se pencheront les participants aux tables rondes. Ceci dit, le SG du HCA a laissé entendre que son institution compte impliquer auteurs et éditeurs dans l’organisation du salon. A noter que plusieurs intervenants ont pris la parole juste après l’ouverture officielle du symposium pour aborder des sujets en rapport avec le monde du livre. M. M’hamsadji a beaucoup insisté sur l’importance du livre, plus particulièrement le livre amazigh, en déclarant que celui-ci doit trouver sa place dans le paysage livresque algérien. Le directeur du centre national du livre (CNL) a, pour sa part, établi un constat des plus amers en signalant que 80 à 89% des diplômés de l’université avouent n’avoir jamais lu un livre dans leur vie. Pour palier à cette problématique de taille, son organisme a proposé d’introduire la lecture dès le premier palier. Le représentant des éditions OPU a, le moins que l’on puisse dire, créé la surprise en exprimant ses regrets de voir des éditions publier des livres dans différentes langues mais pas en langue nationale amazighe. S’agit-il d’un discours de circonstance ou d’un aveu de la politique d’exclusion frappant Tamazight ? Pour sa part, la représentante des éditions ENAG a fait une rétrospective des ouvrages en tamazight édités par sa boite. Elle a évoqué entre autres, la collection que dirigeait feu Rachid Alliche. De son côté Hocine Mezali n’a pas pu cacher son émotion en évoquant l’enseignement de tamazight. Pour lui, cet enseignement doit être généralisé à travers le pays en notant que la langue amazighe est meurtrie et délaissée. Des intervenants, notamment des enseignants, ont tenu à souligner les difficultés que connaît l’enseignement de tamazight dans la wilaya de Bouira. M Merahi a répondu en déclarant que son institution n’a de cesse d’interpeller les hautes autorités du pays au sujet de la généralisation de tamazight et de l’obligation de son enseignement.
D. M.

