Le continent exige deux sièges permanents au Conseil de sécurité

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L’Afrique est incontestablement le continent le plus suivi par le Conseil de sécurité de l’ONU. Le ministre algérien des Affaires étrangères a souligné cette donne, à l’ouverture, dimanche à Alger, de la réunion de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, en mettant l’accent sur «l’effort qui est fait par l’ONU en matière de maintien de la paix et de la sécurité qui se concentre essentiellement sur le continent africain où près des 2/3 des missions de paix de l’ONU sont déployées et où près de 60.000 casques bleues sont présentes à travers le continent », rappelant également que « 60% de l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU est constitué de crises et de conflits affectant principalement l’Afrique », et appelant à une coordination «étroite» entre l’Union africaine et les pays qui représentent le continent au sein de ce Conseil. Par ailleurs, cette rencontre s’est donnée pour objectif, entre autres, de débattre sur «les questions du terrorisme et du crime transfrontalier », et aussi d’»outiller» les trois représentants des pays africains au Conseil de sécurité de l’ONU, notamment les nouveaux membres. Il a, ainsi, souligné l’importance, pour ces trois pays africains, « d’acquérir les techniques et les procédures qui leur permettent d’être opérationnels » dès le début de leur mandat et d’« appliquer les politiques et décisions » de l’Afrique, car, a-t-il dit, « ils sont recommandés par l’Union africaine (UA) ». Il reste à constater que, plutôt que de prendre à bras le corps ses problèmes de sécurité et de paix et de les régler conformément à sa charte et à ses conventions, l’Afrique laisse le soin aux puissances étrangères de s’en occuper. Les guerres civiles, les conflits inter-ethniques, l’insécurité dans toute son étendue et sous toutes ses formes, sont confiées à des forces extra africaines pour leur trouver, souvent en vain, une issue satisfaisante et durable, tant pour l’Afrique que pour les belligérants. La demande formulée à l’ONU par les participants à cette réunion, en l’occurrence pour obtenir deux postes de représentants permanents au Conseil de sécurité est d’autant plus légitime, dans la mesure où cela permettrait à ce continent, le seul à ne pas avoir de représentation à ce niveau, d’être représenté et d’avoir son mot à dire dans les conflits qui accablent bien des régions du continent. Ismail Chergui, commissaire à la paix et la sécurité à l’Union Africaine, a vu juste en déclarant, en marge de  cette rencontre : «Ce n’est pas juste que l’Afrique ne soit pas représentée dans cette institution de prise de décisions, alors qu’elle compte, actuellement, le plus grand nombre d’Etats membres de l’Assemblée générale ». Ou à défaut, comme il l’a expliqué « l’Afrique réclame soit l’élimination du droit de veto, soit l’attribution (au continent africain) de deux sièges permanents, avec les mêmes droits que les autres pays membres, en plus des trois autres sièges non permanents », ajoutant : « Nous déployons, à cet égard, des efforts en vue de permettre à l’Afrique de disposer de son droit au sein du Conseil de sécurité et nous essayons de faire comprendre aux autres que nous voulons des solutions africaines aux problèmes africains ». Il va de soi que dans le cas où les doléances africaines, formulées lors de cette réunion, venaient à être admises par l’organisation onusienne, le continent connaîtra une nouvelle ère, faite de réconciliation et de paix. « Nous sommes déterminés à mettre en œuvre et à assurer des échanges réguliers d’informations entre les membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU et le CPS. Le débat des prochains jours sera «crucial» pour renforcer l’efficacité de l’Afrique à relever les défis auxquels elle est confrontée dans le domaine de la paix et de la sécurité et à faire entendre sa voix dans le système des Nations unies », a encore ajouté Ismail Chergui. Rappelons qu’à cette rencontre, ont assisté plusieurs ministres des Affaires étrangères africains, des membres africains non permanents siégeant au Conseil de sécurité des Nations unies, des responsables du Conseil de paix et de sécurité de l’UA et des hauts responsables de la Commission de l’UA ainsi que des membres de l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR).

Sadek A.H

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