Ils ont venus de tous les coins de la planète. Des chefs d’Etats et de gouvernements de tous les continents. Des gens du culte de toutes les religions, juifs, chrétien, musulmans et bouddhistes. Il y avait des femmes, des hommes, des enfants. Ils ont pris place dans l’immense stade de Soweto pour rendre l’hommage de l’humanité à un héros hors du commun, à un humaniste, à un militant de la non-violence, de la réconciliation et du droit à la différence. Se succédant à la tribune, les hommes d’Etat, qui ont eu le privilège de prendre la parole en cette occasion, franchement festive, ont dit ce qu’ils connaissent du monument. Dans son éloge funèbre, Ban ki-Moon dira que « l’Afrique du Sud a perdu un père. Le monde a perdu un ami cher et un mentor. Ce plus grand que tous les baobabs a planté des racines qui ont poussé partout sur la planète. Nelson Mandela nous a montré avec un cœur pus grand que ce stade et un sourire contagieux qui aurait pu en allumer les lumières. En fait, il a éclairé le monde ». Pour sa part, Barack Obama, longuement acclamé par la foule, a notamment déclaré: « Il est difficile de faire l’éloge d’un homme… encore plus difficile de faire celle d’un géant de l’Histoire, qui a conduit une nation vers la justice ». Mandela, a-t-il dit, « est plus qu’une icône souriante, il a montré le pouvoir de l’action politique ». Puis vint le tour de la famille, amis, personnalités qui allaient se succéder au micro, 3 heures durant, racontant des anecdotes, pour dire leur admiration. Entre chants et éloges, les Sud Africains célébraient plutôt leur héros, ils ne le pleuraient pas et ils ont raison. On pleure les morts, par les vivants, et Madiba est, depuis jeudi dernier, plus vivant que jamais. L’Algérie n’était pas en reste de l’hommage universel rendu à l’homme majuscule. Outre la désignation de Bensalah, président du Conseil de la Nation, à la tête d’une délégation de haut niveau pour assister à l’hommage rendu à Nelson Mandela, plusieurs organisations de la société civile ont tenu à saluer la mémoire du défunt de moult façons. L’ONM, de son côté à rappelé dans un communiqué les sources essentielles d’inspiration du combattant : « Les héros de notre guerre de libération nationale étaient la principale source d’inspiration de Mandela qui, après avoir pris connaissance de la résistance du peuple algérien, a su s’abreuver aux sources limpides de la résistance et du militantisme, en relevant les similitudes entre la lutte du peuple algérien et le combat de la majorité sud-africaine contre l’apartheid (…). Il eut, par la suite, plusieurs rencontres avec des dirigeants et Moudjahidine algériens, des rencontres qui confortèrent la croyance de Mandela quant à l’impératif de consacrer sa vie à combattre les inégalités et le racisme dans un pays multi-ethnique, où durant des décennies, la minorité blanche s’arrogeait tous les droits face à la majorité noire, soumise à un traitement cruel ».
Sadek A.H.