Dalil Omar est un ami d’enfance et l’amour de la musique nous a de plus en plus rapprochés. Moi je jouais de la flûte et lui adorait l’harmonica. Dès que nous le pûmes, nous avons formé un groupe. Plusieurs autres amis d’enfance nous ont rejoints. Lounis Salah jouait de la derbouka, Izri Belkacem l’accordéon et Rabah Ouferhat à la guitare. Nous avons animé plusieurs galas et fêtes de mariages dans tous les villages de la Kabylie. Nous avons également participé à plusieurs festivals tel celui de la cerise. En 1968, il partit à Alger où il travailla à la CNEP et suivit en parallèle des cours de solfège. Il participera à l’émission radiophonique ‘’ichnayen ouzekka’’ animée par Cherif Khedam et Mohamed Ben Hanafi. Il voudra y interpréter sa deuxième chanson ‘’Athawardets Idhourar’’ avec de nouveaux accords, mais la chanson a été refusée parce que trop moderne pour l’époque. Mohamed Ben Hanafi décida dans la même année 1968 d’organiser un gala kabyle à la sale Ibn Khaldoun. Ce ne fut possible que grâce au concours de grandes personnalités du spectacle. Mouloud Mammeri y fut invité d’honneur. Les billets ont été écoulés en un temps record, alors qu’on craignait que le gala ne trouvât pas son public. Dalil Omar fut l’un des artistes qui animèrent le gala, aux côtés de Mdjahed Hamid, Slimani, Mheni, Aït Meslayene, Ferhat Hamid, Athmani, Abdelkader Fethi, Yacine Babacie, Lounis Aït Menguellet et Mouloud Habib. Le gala fut une belle rencontre qui a ouvert la porte à la cause berbère et à la promotion de la culture kabyle. En 1972, Dalil Omar partit en France pour y tenter sa chance, ce qu’il réussit. Il nous a quittés le 08 janvier 2007, à l’âge de 59 ans, après une longue maladie. Il était hospitalisé dans un hôpital parisien. La maison de la culture de LNI lui rendra un grand hommage, au mois d’avril prochain.
Fekari Aldjia
