Dix-sept villages exigent le départ des élus

Partager

Les habitants des dix-sept villages de la commune de Boudjellil ont procédé dès mercredi dernier, à la fermeture du siège de leur APC. Ils dénoncent la gestion du maire, élu RCD, qu’ils qualifient de clientéliste. Organisés autour du mouvement associatif, ils exigent carrément la dissolution de l’assemblée  populaire communale et le départ du secrétaire général, récemment nommé. « Nous exigeons le départ immédiat des élus de notre APC. Ils ont instauré un système clientéliste, basé sur du régionalisme et des intérêts personnels. La gestion des affaires de notre municipalité est des plus chaotique depuis leur arrivée », dénoncent les protestataires, dans une déclaration placardée sur tous les murs de la commune. Les signataires assurent que les agissements de l’équipe communale « ont fini par avoir raison de toutes les forces vives de la municipalité dont le mouvement associatif qui a été écarté de toute prise de décision. Ils ont complètement bafoué le noble principe de la gestion participative ». La situation est qualifiée d’« opaque » et faisant plonger toute la localité dans la léthargie. Pour rappel, ces villageois protestataires n’en sont pas à leur première action. Leur mouvement a démarré dès l’installation de l’exécutif communal, qu’ils accusent de n’avoir pas tenu ses promesses. Pour mieux connaître les véritables raisons ayant amené les citoyens à cette énième démonstration de force, nous nous sommes rapprochés des initiateurs du mouvement. Nous apprendrons que l’élément qui a déclenché l’ire citoyenne au niveau de la commune de Boudjellil fut « l’illégale et injuste » distribution des aides au logement FONAL, décidée lors de la réunion de la commission sociale, internée à l’APC et approuvée à l’unanimité lors d’une délibération de l’assemblée générale extraordinaire. En effet, les citoyens dénoncent cette délibération à laquelle n’ont pu assister « que dix personnes ». Selon un des représentants du mouvement associatif local, « si les citoyens n’ont pas pu assister à la réunion, c’est à cause de l’affichage très tardif de la date de la tenue de l’assemblée en question ».  A ce sujet, il est aussi important de rappeler les mises en garde du chef de la daïra de Tazmalt, adressées à l’édile de la municipalité quant au devoir d’afficher l’ordre du jour des réunions ainsi que de la date de leur tenue, conformément au texte de lois. Ceci est certainement pour permettre une gestion transparente dans un climat « démocratique ». L’affaire de la liste des pré-bénéficiaires au logement rural n’est, visiblement, que la goutte qui a fait déborder le vase au niveau cette commune. Sur ce point, seuls 170 personnes ont pu bénéficier de l’aide au logement rural, sur les 349 dépositaires, à en croire les dires des protestataires. Ce qui est réellement problématique dans cette affaire, ce n’est pas le nombre mais plutôt l’identité des bénéficiaires en question. « Les bénéficiaires du logement rural, contrairement aux critères de sélection (âge, situation familiale, date de dépôt du dossier…) ne sont que des proches de certains élus en place », nous a expliqué sur un ton d’amertume, un père de famille ne figurant pas sur cette fameuse liste. Suite à ces évènements, une commission d’enquête a été dépêchée par le wali, afin de faire toute la lumière sur la situation. En attendant le rapport de ladite commission, les protestataires maintiennent la pression et demandent « l’annulation des décisions prises par toutes les différentes commissions de la commune et le blocage de l’intégralité des délibérations précédentes et à venir », a-t-on appris auprès d’un représentant du mouvement. Par ailleurs, les protestataires brandissent la menace de bloquer la voie ferrée reliant Béjaïa à Béni Mansour, au niveau de la commune de Boudjellil, « si les autorités ne trouvent pas une solution aux problèmes exprimés par les citoyens de la commune de Boudjellil », nous dira également le représentant.  

M. S.

Partager