Quelle considération pour le tourisme thermal ?

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Le tronçon du chemin de wilaya 97, reliant Aïn Bessem à la station thermale de Hammam Ksana et allant de la ville d’El Hachimia jusqu’au site touristique, est en état de dégradation avancée. 

Couche de goudron décapée, affaissement de la chaussée, profondes crevasses, dépôts de tas de graviers dans certains endroits de la route, sont autant d’obstacles qui gênent la circulation automobile. Sur une longueur de 17 kms, les visiteurs à la recherche des vertus thérapeutiques de la station thermale, venant de Médéa, Boghni, Bouira et de certaines localités de Boumerdès, sont contraints de « slalomer » avec leurs véhicules entre les obstacles qui n’en finissent pas, à une vitesse d’escargot. Le paradoxe de la situation est que ladite station fait l’objet d’une réhabilitation depuis 2007, avec un projet d’envergure tendant à en faire un centre de cure thermale avec des méthodes modernes. Ayant rencontré un grand nombre de problèmes dans la mise en œuvre de leur projet, les promoteurs ont pu quant même changer la face de la station telle qu’elle était connue jusqu’au début des années 2000. Des bassins modernes individualisés et des bassins collectifs sont déjà fonctionnels, en attendant les autres réalisations, tels que les lieux de restauration et d’hébergement. Mais, avec l’état de l’unique route qui dessert actuellement la station, incrustée dans le massif forestier des Bibans, plusieurs visiteurs qui s’y rendent en famille sont déçus, particulièrement en fin de journée, après avoir passé plusieurs heures dans les bassins d’eau chaude. La poussière émanant des carrières d’agrégat finit par polluer toute l’atmosphère et salir les véhicules des automobilistes. Sur un tronçon de dix kilomètres entre les communes d’Oued El Bardi et d’El Hachimia, il y a près de huit carrières d’extraction d’agrégats, avec leurs stations de concassage. Des centaines de camions chargés des produits de carrière (sable, tout-venant, gravier de différents diamètres), souvent avec un excès de charge, traversent 24 heures sur 24 les routes et pistes de la région, et particulièrement le CW97 desservant la station thermale. Il est même arrivé que, à plusieurs reprises, des citoyens, excédés par de tels désagréments, dressent des barricades pour empêcher la circulation des véhicules lourds. Cependant, jusqu’à ce jour, aucune mesure particulière n’est prise pas les autorités en vue de réduire, un tant soit peu, les désagréments générés par l’activité des carrières et la circulation de centaines de camions. En tout cas, c’est là une situation qui s’oppose diamétralement à la promotion des activités touristiques sur un site thermal connu pour ses vertus thérapeutiques, aménagé par l’administration coloniale à la fin du 19e siècle et intégré dans le nouveau schéma du développement touristique de la wilaya de Bouira à travers la ZEST (zone d’expansion et site touristique) actuellement en phase d’étude.        

N. M. Taous

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