Le président du parti El Karama, M. Mohamed Benhamou, a animé un meeting populaire, hier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. M. Benhemou a d’emblée indiqué que la formation qu’il préside est, désormais, le nouveau parti du centre. « El Karama est un parti centriste et notre objectif est de parvenir aux plus hautes instances du pouvoir avec un nouveau projet politique qui prône un pacte patriotique s’inscrivant dans la continuité du système, mais avec un changement des mentalités et une amnistie générale». Pour Benhamou, l’Armée Populaire Algérienne est la ligne rouge à ne franchir. « Nous respectons les institutions de l’Etat, en particulier l’ANP qui a su préserver la stabilité de notre pays et à qui je rends un grand hommage. Le pays a grandement besoin de cette institution pour accompagner sa transition démocratique et son développement qui passe aussi par la protection de nos frontières… ». Le conférencier ajoutera : « Quant nous avons créé ce parti, nous ne l’avons pas fait pour nous amuser ou faire de la figuration, mais bien dans l’objectif d’arriver, un jour, à El Mouradia. Nous militons pacifiquement pour qu’un jour nous puissions arriver au sommet de la pyramide». Et d’ajouter : « Nous voulons parvenir au pouvoir avec un nouveau projet politique axé vers le centrisme. Si nous n’y parvenons pas, cette fois-ci, nous y parviendrons un jour. Depuis 1962, les présidents qui se sont succédés appartenaient tous à un seul et même groupe (…) ce n’est pas le système qui doit changer, mais les mentalités. Nous avons toujours besoin de ces gens qui, pour la plupart, ont une légitimité historique (…). Nous ne voulons pas la rupture, mais un pacte patriotique pour la préservation de l’Algérie ». A la question d’un journaliste sur la position d’El Karama pour la présidentielle de 2014, il répondra : « Cette période de transition est des plus difficiles. Notre parti présentera un candidat pour la présidentielle de 2014, cependant, je mets ma personne et El Karama au service de l’Algérie, si le Président de la République brigue un quatrième mandat, personne, je dis bien personne, ne pourra le concurrencer, pour la simple et bonne raison qu’il y a beaucoup de formations politiques, et pas des moindres, derrière lui. Il partira avec cinq millions de voix d’avance sur ses adversaires, et le jeu sera définitivement fermé. Dans le cas contraire, s’il ne se représentait pas, le jeu sera ouvert et, de ce fait, nous aurons toutes nos chances. Dans le cas où c’est le deuxième scénario qui se produit, il y aura certainement un second tour et, à coup sûr, des alliances qui se formeront. Nous ferons tout pour préserver les intérêts de l’Algérie ». Selon M. Benhamou, personne n’est en mesure de dire si les échéances à venir seront transparentes ou pas. Il dénoncera, à l’occasion, les partis qui tardent à prendre position. « Il y a des partis politiques qui attendent le feu vert pour prendre position concernant la présidentielle de 2014. C’est franchement décevant (…). Il faut une nouvelle génération, avec un esprit plus ouvert. Jusqu’à quant l’Algérie doit faire appel à des personnalités pour sauver la face? Il faut cesser d’aller chercher des présidents dans les congélateurs et avoir foi en les algériens », dira l’orateur. « Arrêtons de vouloir détruire la patrie, juste pour atteindre El Kourci (…). La hogra et la corruption existent, je suis d’accord avec vous, mais il faut arrêter d’avoir un esprit revanchard et haineux. Si je suis investi comme Président de la République, j’irai vers une amnistie générale. Il faudrait aller vers une ère nouvelle, une nouvelle république, et ne pas rater le virage. Après 2014, il faut que les esprits changent, pour travailler à bâtir une économie forte et assurer une sécurité alimentaire à notre population», observera l’orateur. « Quant je viens à Tizi-Ouzou, je suis heureux et très ému. Les citoyens de Kabylie ont toujours été des fervents défenseurs du sol, car ils sont imprégnés de la culture de la terre, tout comme moi», dira Benhamou, avant de répondre à une question sur l’officialisation de Tamazight : « Si un jour nous parvenons au pouvoir, nous officialiserons Tamazight !». Par ailleurs, le président d’El Karama a procèdé à l’installation du bureau de son parti dans la wilaya de Tizi-Ouzou .
Karima Talis
