Trois condamnations et un acquittement

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Les dénommés C.Malik, A.Mohand et A. Ahmed, âgés, respectivement, de 21 ans, 24 ans et 30 ans ont été condamnés,hier, par le tribunal criminel près la cour de Tizi ouzou à cinq ans de prison ferme pour vol avec l’usage de la violence contre un jeune couple dans la commune de Beni Douala le 3 mars 2004,tandis que la quatrième personne B. Boualam âgé de 24 ans a bénéficie d’un acquittement. Les circonstances de l’affaire remontent au 19 mars de la même année, lorsqu’un citoyen s’est présenté à la sûreté de daïra pour signaler la disparition de son fils mineur âgé de 16 ans, dont le corps inerte a été retrouvé,plus tard, dans un ravin. Alors que la police enquêtait sur cette affaire,elle est tombée, par hasard sur le fil d’un groupe présumé auteur d’un acte de vol et de violence contre le dénommé Mohamed L. A. Ahmed, qui était la première personne interrogée par la police a nié toute implication dans l’affaire du meurtre du mineur, mais elle a avoué d’être l’auteur de l’acte de vol et d’agression commis à l‘encontre du jeune couple. Les aveux des accusés se conforment avec le témoignage de cette victime qui a porté plainte avant même l’arrestation des auteurs. Les charges retenues par la chambre d’accusation au départ sont la constitution d’association de malfaiteurs et vol avec usage de la violence.Lors de l’audience d’hier l’accusé principal a motivé ses actes par le souci de sauvegarder la dignité de son village, sis à quelques encablures. «Oui, j’ai frappé la victime et je lui ai enlevé quelques objets dans le but de le corriger des pratiques indécentes qu’il faisait sur une route publique à l’intérieur de son véhicule». Ce à quoi, le représentant du ministère public, qui a requis la peine de 20 ans de réclusion criminelle contre les trois jeunes, a répliqué que l’outrage à la pudeur publique est l’affaire des institutions judiciaires et des corps de sécurité. Dans son long réquisitoire le procureur de la république a évoqué la libre circulation des citoyens. Il a axé son intervention également sur les contradictions des déclarations des auteurs même devant le jury et les pièces à convictions telle que l’arme du crime et les objets volés. Les faits, pour le magistrat, démontrent «qu’on est en face d’un groupe de malfaiteurs qui a bien orchestré son opération». Les plus âgés sont passés à l’action alors que les plus jeunes faisaient le guet. Concernant le cas de B.Boualam le parquet n’a pas pu prouver son implication. D’un coté la police scientifique n’a pas pu identifier la tache de sang retrouvée dans ses chaussures et de l’autre coté les accusés ont réfuté la présence de ce dernier sur les lieux. Quant à la défense, elle a récusé le chef d’inculpation de constitution d’association de malfaiteurs,en se basant sur l’article 176 du code pénal. «la constitution du groupe de ce genre suppose qu’il y ait au préalable, un accord, une planification et un objectif», a plaidé M. Amghar Allaoua. Et d’ajouter que les jeunes qui sont au banc des accusés, ne sont que des victimes d’une mauvaise prise en charge sociale, «si les milliards dilapidés par la maffia sont exploités pour la protection sociale, il n’y aurait pas des jeunes de 25 ans sous les verrous». Pour la défense, l’arme du crime concerne une autre affaire de crime et elle n’a rien à voir avec le vol et l’agression du jeune couple. Au terme des délibérations le jury a écarté le chef d’inculpation, constitution d’association de malfaiteurs et a adopté à l’unanimité, la charge du vol avec usage de violence.

M. Ait Frawsen

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