La commune d’El Hachimia, située à une trentaine de kilomètres au sud de la wilaya de Bouira, a vécu depuis début décembre dernier l’une des plus importantes et plus longues perturbations dans l’alimentation en eau potable de sa population.
De nombreux quartiers et cités ont été ainsi privés durant plusieurs jours de ce précieux liquide. La vision des groupes d’enfants et des chefs de famille jerricans en main et camions citernes, est devenue presque une banalité. Ainsi et malgré la générosité du ciel, ayant permis aux différents points d’eau de la wilaya de Bouira de bénéficier d’importants apports hydriques ces derniers temps, la distribution d’eau connaît des perturbations et pannes chroniques. Le pic de la perturbation a été atteint la semaine dernière, où de nombreux communes et villages sont restés sans eau. Les plus touchés par ce problème récurrent sont les habitants des communes du sud et de l’ouest de la wilaya, notamment ceux de la commune d’El-Hachimia, où et pour vaincre leur soif et s’approvisionner en eau pour leurs besoins vitaux, les riverains ont recours pendant plus de dix jours, à l’usage des eaux minérales ou celles des sources naturelles, mais qui ne sont pas garantis. Dans certains quartiers, les habitants affirment qu’ils achètent l’eau à raison de plus de 1000DA/ la citerne, voire plus. «Nos robinets sont restés à sec. La coupure qui intervient en pleine période hivernale a été fortement ressentie par les citoyens, obligés de reprendre leurs jerricans et faire la queue au niveau de ces fontaines érigées par des âmes charitables, ici et là», dira, non sans colère, Azzedine, un habitant du centre-ville. « A cause de ce problème, les vacances hivernales ont été gâchées. J’ai passé mon temps à faire la navette entre mon domicile et la fontaine du boulevard des commerçants des matériaux de construction ». Les habitants du centre-ville connaissent les mêmes désagréments, lesquels ne sont pas désormais le propre de la périphérie, parent pauvre d’une ville mal gérée. Contactés par nos soins, les responsables de l’Algérienne des eaux (ADE) de la wilaya de Bouira, l’origine de cette pénurie du précieux liquide est le lancement des travaux de renouvèlement et de rénovation du réseau local d’alimentation d’eau potable (AEP), et ce, en prévision de l’alimentation en eau de ladite localité via le barrage Koudiat Acerdoune. Selon les mêmes sources, les travaux du nouveau réseau AEP doivent être bouclés prochainement. Il est à rappeler que la commune d’El Hachimia, est actuellement alimentée à partir du barrage Oued Lek’hal (Aïn-Bessem). Notons aussi que plusieurs autres localités limitrophes d’El Hachimia subissent aussi les affres de cette pénurie d’eau.
L’APC de Saharidj dénonce !
Lancé depuis 2012, le projet de réalisation du réseau d’AEP au chef-lieu de la commune est à l’arrêt depuis plus de deux mois, après réalisation d’environ 70% des travaux de cet ouvrage tant attendu par la population, dira un membre de l’exécutif de l’APC de Saharidj. Et d’ajouter encore : « Plusieurs correspondances ont été adressées aux services de l’hydraulique, le wali et le chef de daïra de M’Chedallah pour dénoncer l’énorme retard qu’accuse ce projet, en mettant à l’index l’entreprise réalisatrice du projet qui n’affiche aucune volonté pour mener à terme le travail entamé ». Il est à signaler que l’ancien réseau d’AEP vétuste devenu, au fil du temps, un véritable passoire qui ne retient plus aucune goûte d’eau. D’après des citoyens, l’entreprise a plié bagages après avoir réalisé le réseau du transport d’eau et installé environ une trentaine de compteurs au niveau de la cité Ath Cheikh, sur les 450 foyers inclus dans le cahier des charges. A l’heure actuelle, une incroyable perturbation de la distribution du liquide précieux est enregistrée au niveau du chef-lieu de la commune. Des quartiers sont dépourvus d’eau, d’autres par ailleurs sont inondés à cause de la puissante pression à l’origine d’innombrables avaries qui ont transformé le centre-ville en marécage. De nombreux ruissellements du liquide précieux qui ne trouve pas d’où s’échapper se forment ici et là. Cet état de fait est dû à la détérioration de tous les systèmes d’évacuation. Au quartier Thaydha Lemsara, entre autres, les citoyens sont obligés de laisser les robinets ouverts H24 pour éviter l’éclatement de la tuyauterie et les installations intérieures à cause de la forte pression. Au boulevard central, qui est un tronçon de la RN30, la plupart des commerçants laissent, eux aussi, l’eau couler à partir des tuyaux d’arrosage à cause du même problème et un mauvais réglage dans la distribution de l’eau. Rappelons qu’une bonne partie des communes de la daïra de M’Chedallah tel que Chorfa, Ahnif et celle de M’Chedallah sont alimentées à partir du même captage El Aïnser Averkane (source noire) d’Imesdhourar. Des communes qui souffrent d’une pénurie aiguë de l’AEP à cause de ces importantes déperditions d’eau dans des quartiers de Saharidj. Cette situation ne semble déranger ni les gestionnaires de ce secteur ni encore moins les autorités locales, sinon comment expliquer le fait que les délais de réalisation de ce projet ont été consommés sans que le nécessaire ne soit fait pour la reprise des travaux ?
Oulaid Soualah et Oussama.K.