Commençant par renvoyer l’équipe de l’ENTV, venue couvrir la conférence, les deux responsables du FFS ont dressé un tableau noir sur la situation politique nationale mais surtout sur le déroulement des élections partielles du 24 novembre. Pour Laskri, le FFS est sorti vainqueur de ce scrutin malgré « le coup de force politique » imposé par « le pouvoir ». Le responsable national du parti de Hocine Aït Ahmed a énuméré les objectifs assignés par le pouvoir à « une élection répressive ». Anéantir le bastion des luttes démocratiques, empêcher l’élargissement de la dissidence et casser les partis politiques, sont les griefs retenus par Laskri contre l’organisation des élections de novembre. Cela n’a pas empêché son parti à y participer et à enregistrer un engouement incroyabl » à ses rencontres.Le chef national du FFS n’a pas raté l’occasion de stigmatiser les médias. Pas seulement lourds, mais même « la presse privée » était dans le collimateur de Ali Laskri. Il reproche en fait aux journaux de ne pas rapporter ce qu’il a dit dans ses meetings. Pour lui, les journaux ne se sont intéressés qu’à la dissolution des assemblées et les résultats du scrutin ». A quoi d’autre alors ? Les deux conférenciers ont répondu que « certains journalistes n’étaient pas objectifs ».La conférence de presse d’hier de Ali Laskri, qui n’anime pas ce genre d’évènements sans la présence de son porte-parole, était aussi l’occasion de faire une autre « déclaration d’amour » à son rival du RCD. Pour le conférencier, le parti de Sadi s’est opposé sur l’accessoire » après avoir cédé « sur l’essentiel ». Le RCD veut, selon Laskri, se donner « une image d’opposant prosélyte de la démocratie ». La raison suffit aux responsables du FFS de ne pas accepter « une alliance aux relents régionalistes ». Mieux, Ali Laskri et Karim Tabbou préfèrent parler « d’arrangements arithmétiques » mais pas d’alliance. Tout en disant ne « pas avoir peur des mots », le représentant de Hocine Aït Ahmed sur le territoire national rejette le terme « alliance » qui signifie, pour lui, un « pacte politique » passé après un débat. Le reste n’est qu’un « traité d’amitié démagogique », pour reprendre Karim Tabbou. Ce qui se passe actuellement dans les assemblées issues des dernières élections n’est qu’un « arrangement » qui consiste à « répondre aux attentes des citoyens ». Sans plus. Et les deux responsables disent avoir réussi leur objectif qui consiste à « réhabiliter le politique dans la région » de Kabylie.
Ali Boukhlef