Maaskri fixe le cap

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La récente visite du Premier ministre à Bouira a permis de donner un second souffle à la wilaya, en matière de développement local. 

Avec une enveloppe financière de plus de 31 milliards de dinars, on peut dire que Bouira a été  » gâtée » en la matière. 

Invité avant-hier jeudi, à l’émission  » Hadith El Saa » de la radio locale, en présence des représentants des organes de presse, le chef de l’exécutif de Bouira, M. Nacer Maaskri, a parlé de différents sujets ayant trait au développement de Bouira et a éclairé l’opinion publique sur les projets qui vont être (re) lancés grâce à cette manne. 

« Toute la wilaya alimentée en eau d’ici 2015 »

Le wali a tout d’abord mis l’accent sur l’épineux problème du raccordement au réseau d’AEP à travers l’ensemble du territoire de la wilaya, signalant que Bouira dispose de deux importants barrages, Koudiet Acerdoune et Tilesdit.  » Nous avons la chance d’avoir deux grandes retenues d’eau. Nous sommes en train de tout mettre en œuvre, afin que nos citoyens  puissent profiter de cette richesse. Dernièrement, c’est la région sud et sud-est qui ont été alimentées en eau potable à partir du barrage de Koudiet Acerdoune », dira M. Maaskri. Et d’ajouter que la région Est de la wilaya va être raccordée au réseau d’AEP d’ici la fin de cette année.  » Nous faisons de l’alimentation en eau potable l’une de nos principales priorités. Nous sommes conscients des carences qui subsistent et nous faisons tout notre possible pour les combler », a-t-il assuré. Interrogé par nos soins sur le projet de raccordement au réseau d’eau potable des communes de Guerrouma, Zbarbar et Maâla, le chef de l’exécutif a certifié que ces communes seront  » très prochainement » raccordées.  » Après en avoir fini avec la région sud, nous nous sommes tournés vers ces communes et je tiens à rassurer les citoyens que l’eau coulera bientôt dans leurs robinets. Les travaux avancent bien et les instructions du ministre des Ressources en eau sont appliquées à la lettre », a-t-il souligné avant de conclure en assurant que tout le territoire de la wilaya sera alimentée en eau potable à l’horizon 2015. 

Habitat :  » Une dynamique sans précédent » 

Abordant le volet du logement, le premier responsable de la wilaya s’est félicité de la « réussite » du programme de l’habitat rural, tout en admettant que la crise du logement à Bouira est toujours d’actualité.  » Je comprends que les citoyens souffrent énormément de la crise du logement. Nous avons mis en place un ambitieux programme pour l’habitat, mais il nous faut un certain temps pour le concrétiser », notera M. Maaskri. Et d’enchaîner en déclarant : » Nous avons un projet de 3000 logements pour l’habitat rural, auquel s’ajouteront 1000 logements sociaux et 8000 unités qui sont en cours de réalisation, et tant d’autres programmes qui sont prévus. Il faut être réaliste, nous ne nous pouvons pas répondre favorablement à toutes les demandes. Cependant, nous nous attelons à accélérer les chantiers et livrer les projets dans les délais impartis », a-t-il insisté. Questionné à propos du chantier du futur pôle urbain, sis à la sortie Est de la ville et qui a été stoppé par le Premier ministre pour motif de  » plan anarchique », le wali de Bouira dira : » Nous respectons les critiques du Premier ministre et nous allons les prendre en compte. Il nous a demandé de faire des cités plus aérées, plus adéquates, avec une nouvelle architecture, choses que nous sommes en train de faire. D’ailleurs, les principaux responsables sont, en ce moment même, en train d’effectuer les changements nécessaires pour les avaliser ensuite », a-t-il indiqué. Il précisera, ensuite que la wilaya de Bouira aura une dynamique sans précédent dans le secteur du logements .  » Je suis assez confiant quant à ce sujet, car j’ai constaté que nos entreprises, toutes locales, montrent une volonté très appréciable pour terminer tous les projets dans les meilleurs délais ». 

 » Le développement passe par des sacrifices… » 

Concernant le secteur de l’agriculture, l’un des principaux secteurs d’activité à Bouira, cette dernière étant considérée comme une wilaya à vocation agricole par excellence, le wali a admis être face à un  » dilemme cornélien ». Ce dernier réside dans le fait de savoir si on devrait sacrifier des terres agricoles au profit de l’extension urbaine, et si tel est le cas, quelles seront les limites de ce choix?  » Toute wilaya a besoin de terres et d’assiettes foncières pour se développer, c’est inévitable! Pour l’instant, on est obligé de bâtir sur des terres agricoles, tout en prenant soin, à chaque fois, de choisir les terres les moins arables. Vous savez, en tant qu’être humain et responsable, cela ne fait pas vraiment plaisir de construire sur des terres agricoles. Cependant, on est confronté à des choix stratégiques et périlleux. On doit trancher dans le vif et cela se fait souvent au détriment des terres agricoles », a-t-il regretté. Poursuivant sur sa lancée, l’invité de la radio locale a, toutefois, souligné que cette politique ne devrait pas se prolonger dans le temps et qu’à un moment ou un autre, le  » massacre » des terres devra cesser.  » On est bien conscient que le développement de la wilaya doit passer impérativement par l’agriculture et la préservation des terres. Pour cela, nous devons, dès à présent, réfléchir à des alternatives. Car, il ne faut pas se leurrer, la wilaya de Bouira est et doit rester une wilaya à vocation agricole. C’est un défi que nous avons le devoir de relever! », insistera-t-il.  Par la suite, M. Maaskri a évoqué projet de la zone industrielle de Sidi Khaled. Cette dernière, faut-il le rappeler a été le théâtre d’un véritable massacre de plusieurs dizaines d’oliviers, afin que des industriels puissent s’y implanter.  » Comme je l’ai dit, toute à l’heure, nous avons eu des choix à faire… Mais je dois préciser que l’extension s’est faite avec la prise en compte des zones de moindre productivité. Ceci dit, cette zone industrielle sera, dans le futur, l’un des fleurons  de l’industrie nationale et la fierté de notre wilaya. Nous avons des investisseurs de renom qui sont en train de préparer des projets de grande envergure pour la wilaya. C’est un acquis indéniable pour Bouira et cela prouve que cette dernière est hautement attractive ».  Toujours dans le secteur de l’agriculture et répondant à une question relative au développement agricole, surtout pour ce qui est des projets d’irrigation dans le sud  de la wilaya, le premier responsable de Bouira a assuré que  » dans un premier temps, nous sommes en train de faire face à ce problème avec la mise en place de retenues d’eau en plus du barrage d’Oued Lak´hel, mais nous songeons également à utiliser les eaux du barrage de Koudiet Acerdoune pour l’irrigation ».

Aménagement :  » Nous sommes très en retard! » 

Autre point soulevé par l’invité de la radio de Bouira, celui inhérent à l’aménagement urbain à travers la wilaya de Bouira. Et là le wali n’a pas caché sa déception vis-à-vis de la situation.  » Pour l’aménagement urbain, je suis obligé d’admettre que nous sommes très en retard.  Beaucoup de choses restent à faire et je crains que nous ne puissions pas tout faire. La wilaya est très en retard dans ce domaine », a-t-il indiqué. Ce constat, amène irrémédiablement à une question relative à la qualité des travaux. Car, il fait bien le reconnaître, l’ensemble des communes de la wilaya souffrent du  » bâclage » des travaux et ce, dans de nombreux domaines. A ce propos, le wali notera que la wilaya a connu une période  » de quantité sans la qualité ».  » En observant bien les choses, on constate que durant une certaine période, la wilaya a connu un certain boom dans tous les secteurs. Certaines choses ont été faites dans la précipitation. Désormais, on doit faire dans la qualité! », a-t-il dit. Mais comment faire? À cette question, le wali s’est remis à la  » conscience et l’honnêteté » de chacun.  » Si on souhaite que Bouira sorte la tête de l’eau, chacun de nous doit faire des efforts. On ne peut plus reprocher à l’Etat de ne pas avoir mis la main à la poche. Des sommes considérables sont injectées dans la réhabilitation et l’aménagement urbain. Mais tous les milliards de la terre ne peuvent suffire si les projets sont bâclés ». 

         

 Ramdane Bourahla

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