Lors de la rencontre des cadres du PT, tenue hier à la salle de cinéma Sierra Maestra d’Alger, la secrétaire générale de ce parti, Louiza Hanoune, a eu les faveurs de ses militants pour présenter sa candidature à la prochaine présidentielle. Un plébiscite qu’elle doit, a-t-on appris, « à son expérience acquise tout au long de son long parcours militant », selon Ramdane Taazibt, membre du bureau politique du PT, qui n’a pas manqué par ailleurs, d’affirmer, dans une allocution prononcée à l’occasion de cette rencontre, qu’« elle a réussi à transmettre le programme du parti au peuple et aux travailleurs et qu’elle n’a jamais cessé de s’intéresser aux préoccupations et problèmes des citoyens ». En réalité il fallait s’y attendre, du fait que cette décision de participer à la présidentielle d’avril a été prise vendredi dernier. Il ne manquait que le nom du candidat. Et depuis hier, Louiza Hanoune a emboîté le pas à Ali Benflis, pour se porter, de manière officielle, candidate à la magistrature suprême du pays. «Nous ne pouvons pas rester spectateurs, nous allons assumer nos pleines responsabilités », tels étaient les mots de la responsable du PT pour faire admettre la nécessité absolue pour le PT d’être un acteur, dans la course à la succession de Abdelaziz Bouteflika. Si pour le PT la position a été tranchée, hier, avec le plébiscite de Louiza Hanoune à la candidature, il en est autrement pour le RCD, qui a carrément opté pour le boycott, à l’occasion de la tenue, hier, de son Conseil national. Pour justifier cette décision, Mohsen Bellabas, le président du parti, a fait savoir que « l’échéance de l’élection présidentielle, censée consacrer une rupture avec les pratiques frauduleuses, en cours depuis 1962, par une légitimation populaire du pouvoir qui en appelle à un scrutin libre, est, encore une fois, compromise ». Pour ce qui est des actions à mener lors de cette campagne électorale, l’on croit savoir que le RCD n’envisage pas des actions de rue, mais se contentera d’appeler les citoyens à boycotter le scrutin. Pour certains membres du Conseil national, la goutte qui a fait déborder le vase est intervenue suite au refus des autorités d’installer une commission nationale indépendante pour la surveillance des élections. Pour d’autres, cette éventualité était déjà dans l’air du temps des réunions marathon, tenues ces dernières semaines au siège du RCD, avec la présence de plusieurs personnalités et responsables de partis politiques, qui donnaient déjà un avant goût sur la position du parti par rapport à la présidentielle du 17 avril prochain.
Ferhat Zafane
