Dans cette conjoncture faite de préparatifs intenses du scrutin du 17 avril prochain, il ne règne pas une atmosphère de sérénité dans la maison FLN. Et pour cause !
Son Secrétaire général, qui n’ignore point que plusieurs personnes sont à l’affut, continue à être un spectateur inactif de la multiplication de ses opposants.Pas plus loin que jeudi, une dizaine de Mohafedh sont venus grossir les rangs de la contestation, en rendant publique leur « rébellion » et leur refus de la décision qui les révoque des rangs du parti.Encouragés et soutenus par Belayat et autres Abadou, les Mouhafadhs révoqués par Saïdani pour le motif qu’ « ils ne font pas l’unanimité au sein de la base » sont persuadés, selon des échos sûrs, que leur démarche est celle qui donnera le coup de grâce à Saïdani. Interrogé sur la question, Boudjemâa Haichour, ex-ministre des TIC, est plus que convaincu que « Saïdani vit ses derniers jours à la tête du parti ». Il considère, par ailleurs, que « cette décision de révoquer des Mouhafadhs au moment où il faut s’intéresser à la cohésion des rangs est une sorte de fuite en avant et constitue un danger pour la stabilité du parti et son action organique et politique », a-t-il souligné. D’autres redresseurs du parti, connus pour ne pas avoir leur langue dans la poche, sont allés plus loin encore dans leurs accusations en indiquant sans ambages que « cette décision est considérée comme vaine car dénuée de toute légitimité dans le fond et dans la forme. D’autant qu’il a accaparé le parti avec un réseau d’hommes d’affaires véreux », accusent-ils, avant d’ajouter : « Saïdani a décidé de sévir contre ceux qui ont signé pour la convocation d’une session extraordinaire du Comité central ». Ce qui peut être vérifiable si d’autres Mouhafadhs venaient à rallonger la liste. En attendant, force est d’admettre que le mouvement de contestation grandit, à la veille de la réunion du comité central, annoncée pour ce mois de février par Haichour qui ne nourrit aucune appréhension quant à la destitution de Saïdani qui « a franchement atteint ses limites et montré qu’il est incapable de gérer un parti comme le FLN », a-t-il dit.
A quelques semaines de la présidentielle, le parti qui se dit « rassembleur et digne héritier des valeurs de Novembre 54 est en train de s’écarteler entre « les intéressants et les intéressés », pour reprendre une phrase de Abdelhamid Mehri, ex-secrétaire général du parti.
Ferhat Zafane