Le projet du pénitencier bloqué

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Les 70 travailleurs de l'entreprise espagnole" Euro-casa&quot,; réalisatrice du projet du pénitencier, sur le CW04 en allant vers Frikat, à 4 kms de la ville de Draâ El Mizan, bloquent, depuis jeudi dernier, le chantier.

Hier matin, ils étaient encore en grève. Lors d’une virée sur les lieux, il nous a été donné de constater que les travaux étaient à l’arrêt. En dépit d’un froid glacial, les grévistes étaient présents et occupaient l’entrée du chantier.  » Nous avons un tas de problèmes depuis le lancement du projet. Nous réclamons nos fiches de paie, depuis une année, mais en vain. La rémunération est la même pour tous. Il n’y a pas de différence entre les paies des maçons, des coffreurs et les manœuvres, notamment. Nous sommes rémunérés à 18 000 dinars soumis à cotisations », nous dira le délégué des protestataires, en ajoutant que les travailleurs se sont insurgés, également, pour exiger de l’entrepreneur de faire signer aux travailleurs des contrats d’au moins six mois.  » À chaque fois on signe un contrat pour une durée d’un mois. Ce sont des emplois précaires », précisera le même intervenant. Interrogé si des pourparlers ont été engagés avec les responsables de l’entreprise, il nous apprendra que la réponse de ces responsables aux revendications des travailleurs a été la compression de l’effectif.  » Quand nous avions pris la décision de demander nos droits, on nous a appris que 21 travailleurs ont vu leur contrat non renouvelé en plus des 10 autres arrêtés en décembre. C’est par une compression d’effectif qu’ils nous ont répondu », mentionnera un autre travailleur.  Dans le même sillage, les grévistes ajouteront que les travailleurs « virés » sont « remplacés par des Philippins et des Boliviens, moyennant des salaires énormes par rapport à ceux que gagnent les travailleurs algériens ». Ils nous confieront, par ailleurs, que pour les journées d’intempéries, ils ne perçoivent que « l’équivalent de quatre heures de travail, au lieu des six », d’une part, et que les samedis travaillés, ne sont pas rémunérés à leur juste valeur. « Dans ce chantier, il manque de tout. Nous n’avons même pas de tenues de travail réglementaires », précisera un autre.  » Nous ne demandons que nos droits. En tout cas, l’inspecteur du travail a été saisi au sujet de cette grève et nous lui avons signalé toutes nos revendications », conclura un dernier intervenant.  Avant de quitter le site, nous nous sommes rapprochés d’un représentant de l’administration de l’entreprise.  » Pour le problème de la compression d’effectifs, c’est juste pour un mois ou deux. Les contrats de ces travailleurs ont expiré le 31 janvier. L’entreprise ne peut les renouveler parce que certains blocs de ce pénitencier ne peuvent pas être lancés maintenant, en raison des intempéries et du terrain argileux et boueux. Sinon, pour autre chose, tout a été réglé.  Quant aux deux étrangers embauchés dans ce chantier, ils ne sont pas la cause de cette compression », nous expliquera ce représentant de  la société Euro-Casa. Les travailleurs sont décidés à aller jusqu’au bout et à durcir leur mouvement si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Amar Ouramdane

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