Les menaces de ponctions sur salaires et de mises en demeure, brandies par le ministère de tutelle, n’ont pas dissuadé les enseignants des trois cycles de l’éducation de poursuivre leur mouvement de grève.
Hier encore, la majorité des établissements scolaires à travers le pays ont été paralysés. Nonobstant les menaces du ministère, l’Union nationale des personnels de l’éducation et de formation (Unpef) poursuit toujours son action de contestation et ne compte, en aucun cas, renoncer à son mouvement de grève jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Quant au syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), il a entamé hier, sa troisième journée de grève de la seconde semaine. Ce syndicat a estimé le taux de participation à cette action à 68,75% à l’échelle nationale. Pour sa part, le conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest-Elargi) poursuit, pour le deuxième jour consécutif son mouvement de grève illimitée, pour dénoncer l’échec des pourparlers avec le ministre de l’Education nationale sur la correction du dysfonctionnement contenu dans le statut particulier des travailleurs du secteur. Ces organisations syndicales ont été toutes unanimes à réitérer leur attachement à leurs doléances qui tournent autours de « la revalorisation des heures supplémentaires, par la révision des textes en vigueur, l’application des textes régissant la médecine du travail, l’octroi d’un quota de logements pour les enseignants du secteur de l’éducation nationale, la retraite après 25 années de service effectif et le rattachement de la gestion des infrastructures des écoles primaires au ministère de l’Education nationale ».
Le CLA s’insurge contre la tutelle
Suite aux menaces de ponctions sur salaires des enseignants grévistes brandies par le département de Abdellatif Baba Ahmed, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) dénonce l’atteinte au droit de grève et le non-respect de la procédure prévue par la loi en cas de blocage, à savoir « le recours à la médiation après l’échec des négociations ». Dans un communiqué rendu publique, hier, le CLA a dénoncé avec force, « l’instrumentalisation de la justice par l’utilisation du référé comme épée de Damoclès sur la tête des enseignants ». Ce syndicat a estimé par ailleurs, que seule une unité d’action réelle, loin des susceptibilités des uns et des autres, qui porte les intérêts réels des travailleurs, peut constituer un rempart contre toutes les tentatives d’intimidation. Le CLA lance, à cet effet, un appel à tous les syndicats pour une action commune pour la défense des libertés syndicales et contre les atteintes au droit de grève tel que prévu par la loi. Ce syndicat déclare son soutien indéfectible aux enseignants et travailleurs et met en garde la tutelle quant à la mise en exécution de ces menaces d’intimidation.
L. O. CH.