Une prestation époustouflante, animée, vendredi à Alger, par la troupe féminine « Samba de Rosa » de musique brésilienne, a créé des passerelles d’échanges entre les cultures dans une belle fresque où les similitudes rythmiques avec l’Algérie étaient mises en valeur. Impatientes de fouler la scène de la salle Ibn Khaldoun et donner du bien-être au public venu nombreux, les six femmes de la troupe Samba de Rosa ont tenu à accompagner le groupe « Nessma Flamenco », qui s’est produit en ouverture, dans la dernière chanson inscrite à son programme, « Ya errayeh », du regretté Dahmane El Harrachi, devenue tube planétaire. Près de deux heures de pur plaisir ont permis aux musiciennes, heureuses d’être à Alger, de dérouler un programme riche et varié évoquant l’amour, le quotidien, la beauté la nature ainsi que quelques situations de vie pittoresques, qui prêtent au divertissement et à la drôlerie. « Nous sommes très heureuses d’être ici à Alger, dans ce brassage de cultures qui n’a pas de frontières ! », a déclaré Ana Guara Bara, une des chanteuses de la troupe, s’adressant au public algérois, faisant également remarquer que « Samba, se lit et s’écrit au masculin au brésil ! ». Parmi les compositions interprétées, Von Jongueira de Camila Costa et Viver E’ser Feliz, des seules Françaises du groupe, Véronique Lherm (Verioca) et Aurelie Tyszblat, qui a confié être « de mère algérienne, constatant de grandes similitudes entre l’Algérie et le Brésil dans les rythmes, notamment, et aussi dans le style architectural et urbain ». Casa de pensao, de Rodrigo Lessa, Samba Manco et Sao Jorge de Kiko Dinucci, Algue’m me Avisou et Acredita de Dona Ivone Lara, Eu Canto Samba de Paulinho de Viola, figurent parmi les reprises des grands standards de la musique brésilienne. Ana Guara Bara, Verioca, camila Costa et Aurélie Tyszblat, au chant, avec Marina Uheara et Emilia Chamone, aux chœurs et aux percussions, ont réussi un récital plein, aux couleurs et aux parfums du métissage culturel, au grand plaisir d’une assistance euphorique qui s’est délectée dans l’allégresse et la volupté. Le Cavaquinho (petite guitare à la caisse large), le Surdo (Sorte de grosse caisse à une seule peau) et le Tan tan (Espèce de derbouka au cylindre de résonance plus large) sont quelques percussions traditionnelles utilisées par les instrumentistes, qui ont mêlé la nostalgie à la joie sur les rythmes les plus fougueux. Présentant un florilège de pièces, au contenu authentique et à la forme esthétique moderne, l’ensemble Samba de Rosa a livré une prestation consistante, d’une rare beauté où l’énergie percussive s’est imposée dans l’assurance et la subtilité. Fondé récemment en 2013, Samba de Rosa est le fruit d’une envie commune de plusieurs musiciennes, venues de Rio, Sao Paulo, Recife, Belo Horizonte (Villes brésiliennes), de Paris ou de Montpellier (Villes françaises), décliner le genre Samba au féminin avec la richesse de leurs influences. Les spectacles « Brazil rencontre El Bahdja » se poursuivent à la salle Ibn Khaldoun à Alger, chaque fin de semaine, jusqu’au 20 février avec au programme, d’autres artistes brésiliens.