Le syndicat de la discorde

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Depuis mercredi dernier, des travailleurs de l’unité Electro-Industrie (Ex-ENEL) de Fréha, à 31 kms du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, observent un mouvement de protestation. 

Un débrayage spontané de plusieurs travailleurs qui réclament la tenue d’une assemblée générale pour le renouvellement du bureau de la section syndicale locale. Néanmoins, le renouvellement de la section syndicale, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), est un point sur lequel tous les travailleurs ne se sont pas entendus. D’après l’ancien président de la section syndicale au sein de l’unité Mustapha Boudjemâa, que nous avons joint par téléphone, lui et le bureau de la section syndicale avaient rendu leur mandat, le 5 décembre dernier. Il nous précisera : « Et une semaine après, l’union locale devait organiser une assemblée générale pour préparer les élections ». Chose qui n’a donc pas eu lieu. D’après notre interlocuteur, « un groupe d’une quarantaine de travailleurs a empêché la tenue de l’assemblée. Ils s’y opposent en affirmant ne pas vouloir d’une section UGTA au sein de cette usine ». Concernant le débrayage qui a commencé mercredi, l’ancien responsable de la section syndicale affirme que « les travailleurs grévistes, par leur action, veulent réclamer une représentation syndicale de l’UGTA au sein de l’unité. Ils revendiquant ainsi la tenue de l’assemblée générale qui était prévue depuis le mois de décembre ». Il ajoutera : « les travailleurs ne veulent pas demeurer sans représentativité syndicale ». Leur mouvement, entamé mercredi dernier, a d’ailleurs prix l’allure d’une action illimité jusqu’à satisfaction de leur revendication. De son côté la direction se retrouve impliquée dans un conflit qui n’est pas le sien. C’est d’ailleurs ce qu’a tenu à confirmer le directeur de l’unité M. Yousfi. D’après lui, il s’agit là d’un conflit « syndico-syndical ». Déplorant la décision des travailleurs de recourir à un mouvement de grève, il affirme que « la direction se retrouve prise au piège ». Il ajoutera : « Ceci, malgré le fait que nous ne sommes lié ni de près ni de loin, à ce problème ». Revenant sur les raisons qui ont poussé les travailleurs à faire grève, il insistera sur « la volonté des gréviste de voir se tenir une assemblée générale pour l’élection d’un bureau syndical ».  Le directeur a néanmoins tenu à souligner le peu d’adhésion enregistrée de la part du personnel de l’entreprise, quant à cette grève. Il affirmera : « un seul atelier de 70 travailleurs a débrayé. Il s’agit de celui la fabrication mécanique. Alors que l’unité Electro-Industrie totalise 840 travailleurs ». M. Yousfi souligne ainsi que « les autres ateliers de l’unité fonctionnent normalement ». Par ailleurs, il tiendra à ajouter que « le conflit n’a pas lieu de paralyser le fonctionnement de l’usine, car il s’agit là d’un problème dont la solution est ailleurs qu’entre les mains de la direction ». Nous apprendrons également que « des représentants de l’inspection du travail sont venus à deux reprises, dans le but de ramener les déblayeurs à la raison et tenter de les convaincre de reprendre le travail », comme il nous l’a affirmé.

Tassadit. Ch.

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