Bravant la pluie et le froid, des centaines de travailleurs de différents secteurs de l’administration publique ont répondu massivement, hier, à l’appel de la fédération de wilaya du SNAPAP qui a organisé une journée de protestation, suivie d’une marche pacifique, au centre-ville de Béjaïa, pour crier son «ras-le-bol» quant à la situation dramatique qu’endure cette catégorie d’ouvriers depuis des années .
Les grévistes, composés d’ouvriers professionnels, des corps communs des œuvres universitaires, des communes, de l’éducation, de la santé et d’autres secteurs publics, brandissant des banderoles sur lesquelles l’on pouvait lire «Halte à la misère », « Oui pour un salaire digne », « Stop à l’exploitation », ont fait une marche de la maison de la culture Taos Amrouche jusqu’au siège de la wilaya, où un sit-in a été organisé sur place. « Nous sommes ici pour dire halte à la marginalisation ! Nous sommes fatigués de la misère et de la politique de précarité prônée par les pouvoirs publics», a lancé M. Kassa, coordinateur du SNAPAP, bureau de Béjaïa. Ces protestataires réclament, notamment, la révision du statut de la fonction publique, l’augmentation des salaires des corps communs et des ouvriers professionnels, l’intégration des contractuels et l’annulation de l’article 87 bis. « Nous avons organisé cette marche conformément à l’appel du bureau national des corps communs pour réclamer, entre autres, l’abrogation de l’article 87 bis qui maintient cette frange de travailleurs dans la précarité. Nous demandons également la titularisation de tous les contractuels, qui sont en nombre de 1 400 dans le secteur des œuvres universitaires. En outre, nous réclamons un salaire digne qui répond au pouvoir d’achat », nous indiquera Issâad Mohamed, membre de la coordination de wilaya du SNAPAP. Ce syndicaliste informera que « le SNAPAP exige un salaire minimum de 37 000 DA, suivant l’étude effectuée par la commission de wilaya des corps communs ». Ce salaire suffira à une famille de quatre personnes, a-t-on précisé. « Il faut savoir qu’il y a des corps communs qui touchent des salaires de 14 000 DA. Dites-moi comment un père de famille peut vivre avec un tel salaire », tempête l’un des protestataires.
Boualem Slimani