Les frondeurs ne désarment pas

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«Non, pas encore, mais nous l’aurons, Inchallah, dans les plus brefs délais », telle a été la réponse de Mohamed Seghir Kara à la question de savoir si la wilaya d’Alger avait délivré l’autorisation nécessaire pour l’organisation de la réunion extraordinaire du Comité central, prévue pour les 19 et 20 février à l’hôtel Mazafran de Zéralda. Pour l’ex-ministre du tourisme, « il n’y a aucun doute là dessus », la demande a été faite conformément à la loi, en ce sens que le groupe des frondeurs du FLN, dirigé par l’ex-coordonnateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, a déposé dimanche dernier, une nouvelle demande au niveau de la wilaya d’Alger, après « le volte-face » du responsable de la DRAG, pour le motif que la demande devrait être faite par le secrétaire général du parti. Mais il semblerait que les responsables de la wilaya d’Alger chargés d’enregistrer la demande seraient revenus à de meilleurs sentiments, en accusant réception de la demande d’autorisation de la tenue de cette réunion, ce week-end (voir copie de l’accusé réception du bureau d’ordre). Mohamed Seghir Kara, que nous avons joint hier, dira : « Nous aurons l’autorisation au plus tard mercredi dans la soirée et que cette histoire de la tenue de la réunion ne se pose plus ». En premier lieu, pour la forme, Mohamed Seghir Kara a fait savoir que le dossier de la demande ne souffre d’aucune ambiguïté en ce sens que la loi autorise cette pratique sans exiger la signature du SG, et pour ce qui est du fond, il a tenu à insister sur les déclarations du Président Abdelaziz Bouteflika, faites hier, ce qui s’apparente pour l’un des chefs de file des redresseurs à un désaveu, pur et simple, des déclarations incendiaires de Saâdani à l’encontre du patron des renseignements, le général Mohamed Mediene dit Toufik. Ainsi, ces déclarations sont, de par leur contenu, une façon de désavouer le secrétaire général du FLN. « C’est moi qui ai décidé de procéder aux restructurations du DRS. Ma décision s’appuie sur la loi et la Constitution. J’ai ordonné au Général Toufik de poursuivre sa mission à la tête du DRS », aurait déclaré le chef de l’Etat, hier. Si cette déclaration ne signifie pas un désaveu des déclarations de Saâdani, elle signifie, en tout cas, que le président Bouteflika est en accord parfait avec les services du DRS. Raison pour laquelle les redresseurs du FLN se frottent les mains et n’attendent que le moment de voir Saâdani quitter les rênes du parti, ou tout au moins, « s’il a du nif, Saâdani doit démissionner ! », dira Mohamed Seghir Kara tout haut, ce que les redresseurs pensent tout bas.

Ferhat Zafane

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