Aït Menguellet régale ses fans

Partager

Durant près de quatre heures (de 21h à 00h45) par les nombreuses chansons qu’il a interprétées en s’accompagnant de sa seule guitare et par les révélations qu’il a faites sur ses débuts dans la chanson et sur la manière dont il écrit ses textes, il a littéralement régalé ses nombreux fans qui sont restés à l’écoute de la radio Soummam jusqu’à une heure tardive de la nuit.

L’animateur Boudjemaâ, qui a fouillé de fond en comble la vie et l’œuvre d’Aït Menguellat et qui a fort judicieusement préparé l’émission, a divisé la carrière de l’artiste en quatre décennies. Pour lui en effet la période 67/77 correspond à celle des chansons sentimentales, 77/87 à celle de l’éveil sur la question identitaire, 87/97 où il y a eu l’ouverture politique et la liberté d’expression, à celle de l’union des forces, enfin 97/07 à celle de la critique.

Parlant de ses débuts, l’artiste a révélé qu’en allant participer à l’émission de Chérif Kheddam “Les chansons de demain”, avec une chanson de Taleb Rabah, son intention n’était pas de devenir chanteur mais tout juste de voir comment fonctionnait la radio.

Mais encouragé par Kamal Hamadi qui est un peu de la famille et qui l’a débarrassé de toutes les tracasseries relatives à l’enregistrement de chansons, il a sorti son premier 45 tours en 1968. Et sans pour autant se convaincre lui-même qu’il est devenu réellement chanteur. D’ailleurs plus tard, bien qu’il ait produit des dizaines de chansons et que ses disques se vendaient par milliers d’exemplaires, il se disait toujours un “chanteur provisoire”.

Ses textes, indique-t-il, il ne les écrit pas dans le but de plaire au public mais d’exprimer un message et libre ensuite à ce même public de les adopter ou de les rejeter. Il déclare aussi ignorer d’où lui vient sa source d’inspiration, s’il y a gestation du texte ou réflexion inconsciente pendant de longues années, tout ce qu’il sait, c’est que quand l’inspiration lui vient, une chanson qu’elle soit imaginaire ou autobiographique, elle ne lui prend qu’entre une demi-heure et une demi-journée paroles et musique comprises.

Et il a même ajouté que s’il devait réécrire aujourd’hui les chansons qu’il a faites pendant les années de contraintes et de répression culturelle, il les aurait composées de la même façon, c’est-à-dire avec les mêmes métaphores, les même mots et la même musique.

S’agissant des chanteurs anciens qui auraient influé sur son style, il affirme qu’il les aime tous, qu’il chante leurs chansons et tous l’ont plus ou moins influencé. Et même s’il a tenu à ne pas citer les noms des uns de peur de froisser les autres, le public a cependant senti, à travers ses déclarations, qu’il a un penchant très net envers Taleb Rabah et Kamal Hamadi. En ce 8 mars, il a également rendu un vibrant hommage aux femmes en général et notamment à celles qui furent les pionnières de la chanson kabyle. Il a cité Cherifa, Djamila, Nouara et Nora. Il a d’ailleurs interprété au grand bonheur des auditeurs “A Sidi Abderrahmane red aghrive si maoulène”, de Hanifa.

B. Mouhoub

Partager