Encadrés par leurs associations respectives, des habitants des cités Rachid Bouzrar, Sidi M’hamed Amokrane, Tahar Habiben et Chabati, dans la ville de Béjaïa, dont les maisons ont été fragilisés par les secousses sismiques du 29 novembre 2012, ont, dans la matinée d’hier, organisé un rassemblement devant le siège de la wilaya. Ils voulaient rappeler aux autorités locales et nationales leur peur et leur angoisse de voir leurs habitations s’écrouler sur leurs familles. Dans une déclaration datée du 15 février passé et signée des trois présidents d’associations des cités concernées, ils soulignent que lesdites citées qui regroupent 1 300 logements et qui abritent quelques 6 000 âmes sont vieilles de plus de 50 ans, usées, érodées, rongées par le temps, fragilisées par les chocs sismiques et que leur état de délabrement menace au quotidien leurs familles. Les rédacteurs de la déclaration ajoutent que le risque d’effondrement des habitations se confirme de jour en jour, puisque certains éléments de ces bâtisses se détachent et tombent carrément. Ils appuient leurs dires par des rapports établis par des experts. Ces rapports, selon les manifestants, font état de fissuration des éléments de la structure porteuse qui sont les poteaux, les poutres et les planchers, de corrosion apparente au niveau des armatures dénudées, d’érosion du sol jusqu’à l’apparition des semelles des bâtiments par endroits et d’un dégarnissement et dénudement sévère de toutes les pièces en béton laissant apparaître leur ferraillage. Les fondations seraient par endroits suspendues, au point de mettre en péril la stabilité du bâtiment, des fissurations ont affecté des murs et des plafonds et des éléments de la structure, comme les balcons et les plafonds en béton armé menacent de s’effondrer. C’est dire qu’à la lecture de ces rapports dressés par les experts, l’on comprend l’angoisse et le désarroi des habitants de ces cités. Leur vie et celle de leurs familles sont réellement en danger. La moindre secousse pourrait tout faire s’écrouler. Le but de leur rassemblement au niveau de la wilaya était de dénoncer “la lenteur, voire l’inertie», des autorités dans le traitement de leurs doléances. Ils reprochent à l’administration “son insouciance et son black out” face aux dangers et risques qu’encourent les résidents de ces cités. Ils réclament des autorités concernées, lit-on dans leur déclaration, l’indemnisation dans les meilleurs délais de tous les habitants reconnus comme sinistrés et le relogement immédiat de l’ensemble des habitants de ces cités avant qu’une catastrophe n’ait lieu.
B. Mouhoub