Le Syndicat autonome des travailleurs de l’Education et de la Formation (SATEF), de Mohamed Salem Sadali, a tenu, hier, une conférence de presse au niveau du siège national du SATEF à Tizi-Ouzou. A la question à propos du constat que fait le SATEF sur le dénouement de la grève enclenchée le 26 janvier dernier, le secrétaire général précisera que « ceux qui ont déclenché cette grève se sont battus sur le terrain, mais les résultats qui commencent à apparaître après trois semaines de débrayage sont très en deçà de ce que doit ramener une grève ouverte. Ce sont de fausses solutions imposées par le ministère. Une grève comme celle-ci doit se terminer, normalement, par des décisions applicables immédiatement… ». Il précisera : « Nous n’avons pas participé à cette grève, nous avons posé nos conditions bien avant, mais à la lecture du premier communiqué que nous avons reçu, l’idée qui nous est venue à la tête et ‘’tout ça pour ça !!’’. Ce dialogue est un faux dialogue dont l’objectif est d’empêcher le vrai dialogue en Algérie et, au final, le ministère finit par imposer ce qu’il veut. Il a torpillé toute négociation et les solutions imposées par le ministère sont de fausses solutions». Il ajoutera que « pour qu’une grève réussisse, il faut une seule et même plate-forme de revendications, dépêcher une seule délégation pour négocier et une prise de position commune entre les syndicats, par rapport à la décision de justice sur la légalité de la grève. Nous en avons fait l’expérience plusieurs fois, en 2005 et 2009. Nous avons fait des grèves ensemble, nous avons pu réussir avec moins de dégâts, avec trois jours de grève, un rassemblement à Alger devant le ministère et nous sommes arrivés à arracher des choses parce tout le monde a bougé au même temps». M Amoura Boualem, l’autre figure du SATEF à Tizi-Ouzou, a fait irruption au siège du SATEF avec quelques militants pour dire à la presse locale que Sadali est un usurpateur de titre. Mais ce dernier, attestera aux présents, documents à l’appui, qu’il a été élu lors du 4ème congrès national du SATEF, qui s’est tenu le 27 mars 2010 à la maison des syndicats sise à El Harrah à Alger. « L’autre SATEF est manipulé et utilisé par le ministère de l’Education pour torpiller les grèves et les négociations, le SATEF n’est pas impliqué dans cette grève, alors je me pose la question suivante : que fait ce syndicat non gréviste dans les négociations ? Ce sont des clones créés pour torpiller l’action syndicale », soulignera l’orateur. Par ailleurs, M. Sadali a également abordé la question de la tripartite. « Les syndicats autonomes doivent impérativement avoir leur place dans cette tripartite. Nous dénonçons la fausse représentation des travailleurs», précisera-t-il.
Karima Talis