Le chômage galopant et la rareté des opportunités de trouver un emploi stable poussent beaucoup de jeunes et moins jeunes de la daïra de M’Chedallah à se rabattre sur des procédés illicites, afin de ne pas sombrer dans la précarité totale. A l’exemple du commerce informel qui se trouve un pis-aller au chômage endémique qui happe, de plus en plus, les citoyens. Les marchants informels squattent tous les espaces susceptibles de faire fructifier leurs commerces, à l’instar des trottoirs, des accotements des routes, des places publiques,… transformés en propriétés «privées”. Ces derniers temps, nous avons remarqué que le nombre de ces vendeurs, qui proposent des légumes et fruits aux automobilistes empruntant la RN5 et la RN26, est multiplié. D’Ath Mansour jusqu’à Chorfa, en passant par Ahnif et M’Chedallah, des dizaines de vendeurs informels ont érigé des étals de fortune sur les accotements des routes. Ils vendent, pour la plupart, les fruits et les légumes à des prix moins chers par rapport à ceux affichés aux marchés de la région. C’est ce qui fait que leur activité soit lucrative, en ce sens qu’ils ne payent pas les charges liées au loyer, les impôts et bien d’autres. La majorité de ces vendeurs sont des jeunes. Mohand, 22 ans, qui vend des oranges en transformant son petit camion en étal garé à Chorfa, aux abords de la RN26, dit être désespéré des promesses de l’Etat quant à l’amélioration de la situation des jeunes. « Que voulez-vous que je fasse avec un salaire de misère de 4000 ou de 15 000 da par mois, que l’on jette comme des miettes de pain aux jeunes chômeurs ? Moi j’ai décidé de travailler pour mon compte. Je gagne bien ma vie ici », ajoute-t-il. Quoi qu’il soit, ces jeunes, qui viennent grossir les rangs des marchants informels, ont trouvé leur salut dans cette pratique qui va crescendo, induite par le chômage et la paupérisation galopante.
Y. Samir
