«Nous ne soutiendrons pas Louiza Hanoune»

Partager

Fidèle à sa ligne de conduite et à ses positions à l’égard des événements qui secouent la scène politique nationale, Mahmoud Rechidi, secrétaire général du PST, n’est pas allé de main morte à l’occasion d’une conférence de presse tenue, hier, au siège de son parti à Alger. Pour lui, il est évident que la crise latente, qui couve présentement, tire son origine des mauvais choix économiques prônés par les gouvernements successifs allant à contre courant des aspirations des travailleurs, en dénonçant la politique économique du gouvernement jugée trop libérale. Son secrétaire général maintient le souhait d’un rassemblement des partis de gauche pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain, mais avec, toutefois, une plus grande symbiose dans les choix des revendications et une mise en conformité avec les droits des travailleurs. Or, selon Mahmoud Rechidi, il existe des points de divergence qui pourraient influer sur le choix du candidat devant représenter ce courant. C’est le cas, notamment à propos de la question de savoir si le PST allait soutenir la candidature de Louiza Hanoune, dont les visées du parti qu’elle dirige se rapprochent le plus de celles du PST. Selon le successeur de Salhi Chaouki, il y a des indices forts importants qui donnent matière à hésitation pour que Louiza Hanoune puisse avoir les faveurs et le soutien du PST. « C’est vrai qu’il y a beaucoup de similitudes entre les deux formations politiques et nous sommes sur la même longueur d’onde dans beaucoup de dossiers », a fait savoir Mahmoud Rechidi qui a tenu à émettre un bémol en assénant que Louiza Hanoune affiche ouvertement un « opportunisme » avec Abdelaziz Bouteflika, ce qui la met en adéquation avec certaines positions, selon le SG du PST. « Tout le monde sait, aujourd’hui, que Louiza Hanoune défend plus Bouteflika que les travailleurs », a indiqué le conférencier pour situer le fossé qui s’est creusé entre les deux partis à la même matrice mais pas la même politique à l’égard des travailleurs. C’est  pourquoi il faudra patienter encore quelques jours pour connaître celui qui aura les faveurs du PST, maintenant qu’on sait que le parti ne participera pas à élection. L’on saura également les formes à donner à sa position. A ce propos, il n’a pas été tendre avec les tenants du pouvoir qui ont fait savoir que les partis appelant au boycott n’auront pas accès aux meetings populaires pour appeler à tourner le dos au scrutin. « C’est inadmissible pour un pays dit démocratique », a indiqué Mahmoud Rechidi. Allant plus loin dans son argumentaire, le conférencier a fait savoir qu’il faut d’abord que l’élection puisse avoir lieu dans des conditions démocratiques. « La question n’est pas de savoir si Bouteflika doit rester et qui doit le remplacer, mais quel programme politique et économique va être mis en place pour ce pays ? C’est pourquoi nous ne pensons pas que le changement viendra par les élections dans ces conditions. Il faut qu’on arrive à construire un rapport de forces politiques dans la société pour faire changer les choses ».

Ferhat Zafane

Partager