Plusieurs quartiers inondés

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Les fortes averses qui se sont abattues, durant la nuit d’avant-hier, ont transformé par endroits, le chef-lieu de la commune de Bouira en une véritable piscine à ciel ouvert.

Bon nombre de quartiers et boulevards du chef-lieu de la wilaya se sont retrouvés submergés par les eaux. À titre d’exemple, la cité Zerrouki, où la boue, mêlée aux détritus en tous genres, obstruait les avaloirs. Les canalisations des eaux usées ont carrément éclaté sous la pression. Non loin de là du côté du stade communal Bourouba, les citoyens tentaient désespérément de déboucher les canaux d’évacuation des eaux de pluie à l’aide de barres de fer. «Ce n’est pas notre travail, mais celui des agents de l’APC et ceux de l’ONA ! Mais que voulez-vous, nous n’avons pas trop le choix», dira un citoyen avec un certain dépit. La même situation a été observée du côté du quartier des 140 logements. Pourtant, ce secteur a subi, récemment, des travaux de rénovation. Là aussi, les résidents se sont résignés à chausser leur bottes et se sont affairés à désengorger les avaloirs, remplis de sacs plastiques et autres détritus. Du côté de la zone des parcs et aussi à l’intersection de l’université de Bouira et la direction des douanes, de gigantesques flaques d’eau se sont formées, créant des embouteillages monstres. Le même scénario a été relevé du côté de la commune de Ain Türk, relevant de la daïra de Bouira, à 5 km du chef-lieu de la wilaya. Ainsi, plusieurs quartiers de la ville ont été inondés, donnant à cette municipalité des allures de piscines à ciel ouvert. En effet, les importantes quantités d’eau qui se sont abattues, durant la nuit d’avant-hier, ont considérablement gêné la circulation automobile au niveau de cette commune, rendant parfois inaccessibles certaines routes. Pis encore, bon nombre d’habitants interrogés ont fait état de plusieurs infiltrations d’eau dans leurs domiciles. Hamza 32 ans, enseignant de son état, a tenu à nous raconter ses mésaventures. «Aujourd’hui (hier, NDLR), nous nous sommes réveillés les pieds dans l’eau ! La canalisation d’évacuation des eaux de pluies avait, tout simplement, éclaté», dira-t-il avant d’ajouter : «Je tiens à ajouter que nous avons, à plusieurs reprises, averti les services communaux de l’état vétuste de ces canalisations, mais en vain !». Le cas de ce citoyen n’est pas isolé. Selon plusieurs témoignages recueillis, la population de Ain Türk pointe du doigt «l’amateurisme» des services de l’APC, chargés de la réfection et la réhabilitation des canaux d’assainissement et de l’évacuation des eaux pluviales. «On les voit tout le temps effectuer des travaux, mais à la moindre ondée, c’est toujours la même chose ! Il y a de quoi se poser des questions sur l’efficacité et le professionnalisme de ces agents d’entretien», ont noté bon nombre d’habitants. L’un d’entre eux n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, en parlant des services de la voirie. «Ce sont des incapables ! Sans cela, comment expliquer le fait qu’à chaque épisode pluvieux, la ville se retrouve inondée ?», s’est-il interrogé. Au niveau de la commune de Lakhdaria, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Bouira, certains quartiers ont été littéralement inondés. Ainsi, la cité des 430 logements, le quartier de Kerchich et le lotissement Hemana, pour ne citer que ceux-là ont été envahis par des torrents. Les habitants se sont réveillés les pieds dans l’eau. Pourtant, les pluies tombées n’étaient pas très importantes. Comment expliquer, donc, tous ces dégâts occasionnés par si peu de précipitations ? La réponse, selon bon nombre de citoyens interrogés, résiderait dans la vétusté des canalisations d’évacuation des eaux de pluies et autres réseaux d’assainissements, qui seraient dans un état lamentable. « Il est tout à fait normal que nous soyons inondés. Les bouches d’égouts sont complètement obstruées et les installations d’évacuation des eaux usées remontent à Mathusalem!», disent certains citoyens, fulminant de colère. D’autres pointent du doigt les services communaux, responsables, selon eux, de ce qu’ils perçoivent comme un « désastre». Djamel, commerçant de son état et habitant du quartier des 140 logements, nous a déclaré : «Cette situation est de la faute des services de la voirie de l’APC! S’ils avaient fait leur travail, nous n’en serions pas là!». Et d’ajouter : «Pour sortir de chez moi, il m’a fallu mettre des bottes! On se croirait en plein marécage». Il est vrai qu’au niveau de ces quartiers et bien d’autres, les bottes sont de rigueur, une bonne dose de patience aussi, tant la gadoue et les multiples mares d’eau rendent toute circulation quasi-impossible.

Ramdane B.

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