Les travailleurs du secteur de la formation professionnelle ont boycotté hier, la rentrée professionnelle pour «dénoncer le mutisme des pouvoirs publics qui refusent de répondre aux doléances légitimes des travailleurs», a-t-on appris de Mme Mâammeri, S/G du SNTFP, du bureau de Béjaïa. «Le conseil national du SNTFP qui s’est réuni à Béjaïa, le 28 décembre dernier, a décidé de boycotter cette rentrée professionnelle pour exprimer notre mécontentement devant la sourde oreille de la tutelle, qui n’a pas daigné répondre à notre plate forme de revendications, que nous avons formulé lors des deux actions de protestations organisées en avril et mai 2013», a expliqué cette syndicaliste. Le taux de suivi de cette grève était de 90% au niveau des 12 CFPA, où existe ce syndicat, sur les 25 établissements professionnels que compte la wilaya de Béjaïa, selon la même source. Ces protestataires, qui ont élaboré une plate forme de revendications regroupant 20 points, réclament, essentiellement, l’ouverture de postes budgétaires annuels pour tous les fonctionnaires qui remplissent les conditions réglementaires de promotion au grade supérieur et la nomination de tous les travailleurs contractuels. «A Béjaïa, nous réclamons l’intégration d’une centaine de contractuels. Pour la promotion, nous avons des fonctionnaires ayant cumulé une vingtaine d’années dans le service, sans accéder à un grade supérieur», a indiqué Mme Mâameri. Concernant le chapitre salarial, le SNTFP exige la révision du régime indemnitaire de tous les travailleurs, y compris les OP et les corps communs, l’instauration d’un SNMG à 40 000 DA, l’octroi d’une prime annuelle dite de formation d’un montant de 6 000 DA pour tous les enseignants du secteur et une prime de soutien pédagogique avec un effet rétroactif à partir de 2008. Par ailleurs, ces protestataires réclament la dissolution du FNPOS (Fond national de péréquation des œuvres sociales) et son remplacement par des fonds sectoriels. «Depuis 1994 à ce jour, les cotisations des travailleurs de la formation professionnelle à la FNPOS a atteint 450 milliards de centimes, sans que ces travailleurs bénéficient de logements ou de crédits pour financer la construction de leurs propres habitations», a déploré le SNTFP dans un communiqué rendu public, hier. En outre, le SNTFP réclame l’application de l’instruction ministérielle n° 186, datant du 18 juin 2013, qui concerne l’ouverture du dialogue avec tous les partenaires sociaux.
Plus de 4 000 places pédagogiques disponibles
La rentrée officielle de la formation professionnelle dans la wilaya de Béjaïa a été donnée, hier, à partir de l’INSP d’Iheddaden. Pas moins de 4 000 places pédagogiques ont été ouvertes aux stagiaires par la direction de la formation professionnelle, à travers les 25 CFPA et INSFP que compte la wilaya de Béjaïa. Au CFPA «Lekhel Younes», sis au chef-lieu de wilaya, 500 stagiaires se sont inscrits dans la formation résidentielle, alors que 948 ont choisi le mode de formation par apprentissage, a-t-on appris d’un chef de service. La nouveauté cette année, au niveau de ce CFPA est l’ouverture de la formation d’agent d’entretien et de maintenance en télécommunications. Douze stagiaires ont été retenus pour se former dans cette nouvelle spécialité.
Boualem Slimani