Une dizaine de partis politiques et quelques organisations de la société civile ont appelé avant-hier (jeudi), à une participation massive aux élections du 17 avril prochain. Parallèlement, cinq partis politiques, parmi lesquels figurent des chefs ayant renoncé à se porter candidats, se sont lancés dans l’optique du boycott. L’odeur d’une activité politique intense se fait sentir de plus en plus fort, alors que le Conseil constitutionnel n’a pas encore « tamisé » les candidats devant se lancer officiellement dans la course à la prochaine présidentielle. Au-delà des idées et visions diamétralement opposées, ces activités lancées par des partis permettent, enfin, de rompre avec la léthargie de la vie politique. Une léthargie devenue, par accoutumance, une fausse vraie nature des acteurs politiques qui n’émergent qu’à l’occasion des élections. Qu’à cela ne tienne, les élections présidentielles ont, ainsi, contribué à faire réapparaître une noria de formations politiques qui s’est regroupée, jeudi passé à Alger, pour contrer les « boycotteurs » et appelle le peuple algérien à « ne pas boycotter les présidentielles du 17 avril pour préserver sa voix et éviter que sa volonté ne soit confisquée ». L’appel en question, signé par des chefs des partis n’ayant pas présenté de candidats est initié par le parti du « Fadjr El-Jadid », Tahar Benbaibeche. Celui-ci a insisté à rappeler que « le boycott n’est pas la solution pour changer le régime », et d’avertir qu’il « risque d’ouvrir la voie à tous types de dépassements ». Djamel Benabdeslam, président du Front de l’Algérie nouvelle, a, pour sa part, mis son empreinte dans cet appel en invitant les « citoyens et citoyennes à se rendre en force aux urnes, le 17 avril prochain, afin d’empêcher toute forme de fraude et de préserver leurs voix ». Le patron du FAN a affirmé dans ce contexte, que « le boycott n’est pas la solution pour concrétiser le changement ». Et d’affirmer que la responsabilité qui incombe aujourd’hui à l’ensemble des partis est d’agir auprès des citoyens afin de les sensibiliser à l’importance de voter. Pour lui, cette option devrait permettre aux citoyens algériens de « sortir de la dure réalité qu’ils vivent et pour décider du sort de l’Algérie ». Le représentant de « certaines organisations de la société civile », Azzedine Rafa, a, pour sa part, estimé que la participation massive au vote au prochain scrutin « reflétera la ferme et la sincère détermination du peuple algérien à dépasser tous les obstacles pour se libérer de la marginalisation ». Rafa a, par ailleurs, exprimé son rejet « de toute attitude ou comportement de nature à confisquer à nouveau la volonté du peuple ». Un peuple, estime pour sa part, la chef du Parti de la justice et du manifeste, ayant annoncé au courant de la semaine écoulée, son soutien au candidat Benflis, qui n’a aucun « intérêt » à boycotter la présidentielle. La présidente du PJM a expliqué que la mission de ces partis consiste à lancer une action de proximité et de sensibilisation au profit des citoyens à la nécessité de voter et de ne pas boycotter les élections. Parallèlement à ce regroupement des partis nouvellement créés, cinq formations politiques parmi les anciennes, et dont les idéaux et lignes directrices se sont toujours opposées et affrontées, ont lancé jeudi passé une « coordination nationale pour le boycott ». Ainsi, les deux « éphémères » candidats à la candidature, Ahmed Benbitour et Sofiane Djilali du Jil Djadid, ont convenu avec le RCD et trois autres formations islamistes, le MSP, Ennahda et le FJD d’Abdellah Djaballah à créer ce qu’ils qualifient de « système de consultation des partis politiques » ayant opté pour le boycott des prochaines élections présidentielles. Des actions sont d’ores et déjà prévues par ce groupe, dont la première sera celle qu’ils envisagent de tenir, mercredi prochain, au monument des martyrs (Maqam Chahid) d’El Madania où ils comptent organiser un rassemblement. Ensuite, le groupe devra introduire une demande d’autorisation auprès des autorités de la wilaya d’Alger en vue de tenir un meeting populaire à la salle Harcha Hacène.
M. A. T.