Au moins, cinquante-trois femmes, dont neuf mineurs, ont été victimes de violence en 2013 dans la wilaya de Béjaïa, apprend-on d’une source sécuritaire. Les violences faites aux femmes sont généralement l’œuvre de conjoints, de frères, amis et, parfois, de supérieurs hiérarchiques au travail. L’an dernier, onze maris étaient coupables de violence à l’encontre de leurs conjointes, précise la même source qui ajoute que trente-trois autres femmes ont été battues par leurs amis ou supérieurs hiérarchiques. Ces statistiques, faut-il le souligner, ne sont que la partie visible d’un fléau qui prend des proportions inquiétantes, sachant que les femmes violentées n’osent toujours pas rompre le silence et porter plainte, préférant prendre des coups pour ne pas se retrouver à la rue. Les violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, restent jusqu’à preuve du contraire reléguées à la sphère privée dans notre pays. Le fléau est donc loin d’être enrayé d’autant plus qu’aucun plan de lutte contre les violences faites aux femmes n’a été mis en place par les organismes en charge de la protection de cette catégorie. Preuve en est, des femmes avec enfants élisent domicile devant le tribunal de Béjaïa depuis maintenant plus d’une année sans qu’aucune partie ne juge opportun d’intervenir pour les prendre en charge. Pire, d’autres femmes sont poussées par des individus sans scrupule à faire la manche dans les rues de la ville au vu et au su de tout le monde. Hier, journée internationale de la femme, plusieurs manifestations ont été organisées à Béjaïa ville et ailleurs, non pas pour dire halte à la maltraitance des femmes, mais juste pour leur offrir des « cadeaux empoisonnés », en les confinant dans des salles où sont donnés galas et conférences. Pas plus !
F.A.B.