Le juge prés le tribunal criminel de Tizi Ouzou a prononcé hier une peine de deux ans de prison ferme, contre le dénommé Z. Hassen, un célibataire âgé de 38 ans pour attentat à la pudeur contre H. Aida, une fillette âgée d’à peine 12 ans. C’est suite à une plainte déposée par une assistante sociale, le 17 mai 2004, que le parquet a ouvert une enquête qui a débouché sur l’arrestation de l’accusé. Les faits qui lui sont reprochés remontent à la période allant de 2001 à 2002, à Beni Douala, lorsque la malheureuse victime était âgée de 8 ans. Selon l’arrêt du renvoi, l’auteur profitait de la présence de la petite fille pour assouvir ses désirs bestiaux. L’assistante sociale,qui s’est constituée partie civile, a déclaré au jury, que l’enfant lui avait tout avoué. «Malgré son jeune âge la victime se souvient de tout le mal qu’elle a enduré»,dira t-elle aux juges. H. A., est née en 1993 à l’hôpital de Tizi Ouzou de parents inconnus. Sa première mère adoptive, dénommée N. Tassadit, est une proche de la famille de l’accusé, qui habite sous le même toit.Contrainte de quitter le territoire national, N.T., a confié la petite fille à une crèche privée. En 1996, elle revient de France et récupère la fillette pour s’installer à Bejaïa. Au bout de quatre ans, elle revient dans sa ville natale pour y vivre. Durant cette période la victime se trouvait souvent seule avec l’auteur. L’assistante sociale qui parle en son nom, a déclaré que «plusieurs fois l’accusé emmenait la fillette dans sa chambre pour assouvir ses “besoins biologiques». Le représentant du ministère public, qui a requis la peine de 15 ans de réclusion, a soutenu que le rapport médical indique que la victime a subi de violents sévices sexuels. Il a axé son intervention sur les déclarations de la victime et les traces de l’acte retrouvées par le médecin légiste. “De crainte de représailles, la malheureuse a gardé le secret jusqu’au jour où elle a été transférée dans une autre maison», a t-il souligné.Quant à la défense, elle a plaidé l’innocence de son client pour insuffisance de preuves et d’indices de culpabilité. « La victime n’a pas perdu sa virginité, et c’est un fait irrécusable, pour les traces de violences, elles pourraient avoir été produites par une autre personne», a plaidé l’avocat de la défense. Ce à quoi le président de l’audience a répliqué que «les experts ont indiqué que la déploration ne peut avoir lieu avant l’age de dix ans, concernant la virginité». La défense est revenue, ensuite à la charge pour demander le requalification des faits, en écartant la charge de viol sur mineure, maintenue par la chambre d’accusation par l’attentat à la pudeur. «On ne peut pas condamner une personne en se basant sur des probabilités», avant d’enchaîner que le seul indice de culpabilité, avancé par le parquet est un numéro de téléphone trouvé chez Z. H. Au terme des délibérations, le jury a rendu le verdict qui est plus en faveur de l’accusé, en raison de manque de preuves. Il a bénéficié également de larges circonstances atténuantes.
M. Aït Frawsen