Le campus d’Aboudaou a abrité hier et avant-hier, des journées scientifiques rentrant dans le cadre de la formation médicale continue, initiée conjointement par la faculté de médecine de l’université et le CHU de Béjaïa.
C’est sous le thème « Malformation cranio-faciale, pathologie rhino-sinusienne » qu’une vingtaine de spécialistes ont eu à présenter leurs communications. Parmi ces derniers, deux français et un algérien, exerçant dans l’hexagone, se sont étalés sur l’apport de la chirurgie dans la pathologie plastique faciale. Outre celle-ci, la pathologie rhino-sinusienne et la malformation cranio-faciale ont été décortiquées au grand bonheur des praticiens et étudiants présents dans l’auditorium. En abordant le vieillissement de la face et des applications cliniques adéquates, le professeur S. Challal, praticien en France, commencera par dire que tous les visages sont différents et ne vieillissent pas de la même façon. Pour celui-ci, le vieillissement est le relâchement des unités faciales, un processus plus complexe qu’un simple glissement lié à la gravité. C’est une réorganisation des structures par l’éclatement en plusieurs unités d’un ensemble qui était unique. Il développera les différentes étapes et parties du vieillissement tout en insistant sur les mécanismes, les conséquences et les applications cliniques adéquates. Pour ce dernier, le soleil joue un rôle très important dans le vieillissement. Il conseillera de s’opposer au schéma préétabli et de l’adapter à chaque visage et chaque patient. Il conclura son intervention en soulignant que le but de la chirurgie plastique est d’anticiper sur le vieillissement naturel et non de s’acharner à vouloir gommer les outrages du temps. Les liftings du visage ont, également, été abordés par son confrère, le docteur A. Madjoudj, qui, tout en dissertant sur les différents liftings, qu’ils soient : frontal, temporal, malaire ou cervico-facial, soulignera que des complications peuvent survenir telles que les paralysies faciales. Le docteur J.Y Lezy, s’attaquera à la chirurgie reconstructrice et l’esthétique de la face alors que son confrère le docteur M. Rotenberg, venu également de France, fera deux communications dans le domaine de la pathologie rhino-sinusienne. Le président du symposium, le professeur Ait Bachir, fondateur de l’académie algérienne des chirurgiens de la tête et du cou, fera part de sa satisfaction quant à la réussite de cet événement, d’autant plus que la première action de sa nouvelle académie, créée depuis un trimestre seulement, se déroule à Béjaïa. « C’est la première fois qu’on se réunit dans la même enceinte avec les autres spécialistes pour prendre en charge une pathologie qui relève des prérogatives des uns et des autres. Le but est de parvenir à faire le travail en même temps pour éviter des souffrances et des attentes aux patients » rajoutera-t-il. Il est vrai qu’auparavant, le neurochirurgien intervenait, en priorité par exemple, pour débarrasser un malade d’une tumeur d’un organe facial pour permettre, par la suite, aux autres spécialistes en ORL, Maxillo-facial et chirurgien plasticien d’intervenir. La nouvelle méthode consiste en l’intervention parallèle et au même moment de tous les concernés.
A. Gana