«Les ressources en eau : moteur du développement » est le thème d’une journée scientifique organisée, hier, par le club scientifique d’hydraulique de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, au niveau de l’auditorium du campus Targa Ouzemour. En plus d’une exposition sur les ressources hydriques que recèle la région, plusieurs conférences-débats ont été animées par des enseignants et chercheurs en hydraulique. La conférence inaugurale a été donnée par Kettab Ahmed, enseignant et chercheur à l’école polytechnique d’Alger. Il y a abordé les enjeux et les défis d’une bonne gestion des ressources hydriques, nécessaire pour assurer un développement local durable. L’orateur, également membre du conseil mondial de l’eau, dira : «l’or bleu est une ressource naturelle qui se fait de plus en plus rare, d’où la nécessité de mettre en place une vision permettant sa gestion rationnelle». Le conférencier ajoutera : «La protection, la mise en valeur et le développement des ressources naturelles sont d’un intérêt primordial pour la nation et le monde, d’où la nécessité de veiller au respect de ce noble principe et considérer l’eau comme un bien économique et social, devant être assuré à chaque individu». «Si l’accès à l’eau est un droit, la nécessité de ne pas la polluer et la gaspiller est un devoir », dira le conférencier. Par ailleurs, M. Kettab a donné une esquisse sur le travail de réflexion profonde des organisations internationales, à l’instar de l’ONU, l’UNESCO, le Plan Bleu, le Conseil Mondial de l’eau, l’Agenda 21 et le PNUE, pour «mettre en place des politiques de gestion durable des ressources en eau et adopter des règles assurant la pérennité à cette ressource vitale». Ce travail, précise l’orateur, se fait dans le cadre «d’une conjoncture de pénurie croissante de l’approvisionnement en eau et des problématiques liées aux changements climatiques». C’est pourquoi, les chercheurs en hydraulique encouragent «une économie optimale des ressources en eau par leur utilisation rationnelle afin de répondre aux besoins en eau, tant dans le domaine industriel, agricole ou domestique». La deuxième conférence, animée par Madani Khodir, enseignant et chercheur à l’université de Béjaïa, a elle porté sur la relation entre les ressources en eau et les infrastructures. L’orateur s’est intéressé au cas de la pénétrante autoroutière, en cours de réalisation dans la wilaya de Béjaïa. La concrétisation de ce grand ouvrage, qui longera l’oued Soummam, doit «prendre en considération les ressources hydriques et les réseaux d’assainissement des eaux dans la région», a-t-il expliqué. La mise en place d’un développement durable exige, entre autres, «de mettre en équation aussi bien les préoccupations sociales et économiques qu’environnementales, en tenant compte du facteur essentiel de l’eau», ajoutera le chercheur. Par ailleurs, les initiateurs de cet évènement ont organisé à la fin de cette journée, une sortie découverte aux Aiguades. Une sortie encadrée par Maza Mustapha, enseignant à l’université de Béjaïa. Cet endroit relevant du parc national de Gouraya, renferme, en plus d’une baie paradisiaque, de nombreuses sources d’eaux naturelles.
Boualem Slimani