Benflis – Tamazight : rien de nouveau

Partager

Le candidat Ali Benflis a animé, hier, un meeting populaire à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, dans le cadre de la campagne électorale pour la prochaine présidentielle.

Accompagné d’une forte délégation dont d’anciens ministres, à l’image d’Abdeslam Ali Rachedi, Abdelaziz Rahabi, Amar Azouz et Kamel Bouchama, l’ancien chef de gouvernement, qui s’est adressé à une salle pleine à craquer, a tenu dans son discours d’une cinquantaine de  minutes à rendre hommage à la Kabylie et à de nombreuses personnalités de la région qui ont marqué l’histoire de l’Algérie. Ali Benflis, apparemment galvanisé par l’accueil très chaleureux que lui a réservé son auditoire, citera Fatma N’Soumer qui a combattu l’ennemi, dira-t-il : « avec son identité amazighe», tout comme l’ont fait par la suite, aojute-il, Cheikh Ahedadh, El Mokrani, Krim Belkacem, Amirouche, Abane Ramdane, Aït Ahmed. « Nous sommes tous des Imazighen », lancera-t-il à la foule en langue Chaouie. « Je m’engage ici devant vous, dans le cas où j’étais élu président de la République, à régler la question de Tamazight », ajoutera Ali Benflis, plus loin dans son discours, à l’adresse de l’assistance, sans pour autant faire référence à l’officialisation de Tamazight, considéré pourtant comme principale revendication de toute la Kabylie. Il ajoutera : « Je ferai tout pour l’épanouissement de Tamazight, en généralisant son enseignement dans tout le pays, en créant une école supérieure pour la formation d’enseignants en Tamazight et en l’élargissant à l’étranger partout où se trouve une forte communauté algérienne ». Ali Benflis précisera que dans son programme « Tamazight sera introduite dans l’examen du baccalauréat, en restant toutefois un choix facultatif ». Autrement dit, Ali Benflis ne propose rien de nouveau concernant la question de Tamazight par rapport à ce qui a déjà été acquis depuis son introduction dans la constitution comme langue nationale, au lendemain du Printemps noir. A propos de cet épisode qui avait endeuillé toute la région, au début de ce millénaire, Ali Benflis, qui a pourtant tenu à déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes, à la place des martyrs  du Printemps noir, avant d’arriver à la Maison de la culture, n’a pas daigné aborder cette question, se contentant d’évoquer ceux qu’il a qualifiés de « martyrs de la démocratie », en référence aux militants du FFS qui s’étaient opposés au pouvoir juste après l’indépendance. « Ces martyrs sont morts pour la démocratie et non pour le pouvoir », martèlera le candidat qui s’est présenté comme « le candidat du renouveau ». Il ne manquera pas d’appeler les citoyens à s’unir derrière son projet  basé sur les principes du 1er novembre 1954 : « Ensemble pour un projet démocratique et social qui réinvente les principes du 1er novembre 54. Les opportunistes ont fait de l’Algérie la risée du monde », dira-t-il. Evoquant la situation sécuritaire en Kabylie, notamment la question récurrente des kidnappings, Ali Benflis, qui promet un nouveau découpage territorial pour la wilaya et un plan de développement local avec notamment l’amélioration du réseau routier et l’encouragement de l’investissement et du tourisme, s’est insurgé contre « la politique du tout sécuritaire ». Pour lui « c’est la légitimité qui renforce l’Etat ».

“Le vote est la solution” 

 C’est au niveau de la maison de la culture Ali Zaamoum du chef-lieu de wilaya de Bouira, que Benflis s’est adressé à ses partisans. D’emblée, ce dernier a justifié sa participation aux élections présidentielles, en déclarant : « C’est par l’engagement que le changement interviendra. Nous faisions confiance à notre peuple et sa maturité politique. Nous savons que les Algériens sont capables d’apporter le changement tant attendu. Cependant, ce changement ne se fera que par les urnes », a-t-il dit. Cette déclaration est un message, à peine voilé lancé aux boycotteurs. Par la suite, M. Benflis soulignera que « l’Algérie est à la croisée des chemins. Le 17 avril prochain, vous devez tous contribuer au changement par les urnes et offrir à vos enfants un avenir meilleur ». Ensuite, Benflis notera que l’Algérie d’aujourd’hui « est triste et malheureuse. Par conséquent, nous devons tous ensemble œuvrer pour rendre l’Algérie meilleure ». Avant d’ajouter : « Pendant 25 ans, notre pays se débat dans une crise politique et institutionnelle profonde ! Nous sommes gouvernés par un pouvoir pourri! ». Dans la foulée, le candidat Benflis en profitera pour répondre à ceux qui disent qu’il aurait des antécédents judiciaires : « Voilà mon casier judiciaire ! Il est vierge et immaculé », clamera-t-il, en brandissant ledit document. Abordant la situation actuelle du pays, l’orateur visera le bilan du candidat Bouteflika, sans toutefois le nommer. En guise de conclusion, Benflis appellera les citoyens à « œuvrer pour le changement ! Ce dernier ne viendra que par le vote. Si vous voulez rebâtir l’Algérie, allez voter en masse, le 17 avril prochain ».

A.C /Ramdane.B

Partager