C’est l’un des premiers collèges réalisés ces dernières années dans la daira de Draâ El-Mizan, mais au jour d’aujourd’hui, il semble être délaissé. Il est à douze kilomètres sur les hauteurs de la localité ; c’est pour éviter aux élèves de paracourir cette distance qu’on les scolarise dans les collèges de la ville. Mais pas seulement, les parents disent aussi que cet établissement manque de tout. Il faut souligner qu’au moment même où les écoles primaires bénéficient de terrains de sport en matico, les élèves de ce CEM continuent à pratiquer l’activité sportive, pourtant instituée comme épreuve obligatoire au BEM, dans un terrain vague avec tous les risques que cela comporte. “ Chaque fois que je vois ces enfants jouer dans ce terrain parsemé d’innombrables embûches, je retiens mon souffle. En cas d’accident, il faudrait faire des mains et des pieds pour évacuer le blessé vers l’hôpital. Observez le relief de cet espace, il est entièrement accidenté et dégradé», nous dira un membre du personnel sous couvert de l’anonymat. Ce n’est pas la seule carence, notre source évoquera, lors de notre virée sur les lieux, cette clôture de fortune qui entoure l’établissement. “ Des demandes ont été déposées sur les bureaux des services concernés pour remplacer cette clôture en grillage avec une autre en dur, en vain. L’insécurité y règne, c’est le moins qu’on puisse dire. Dernièrement, des intrus se sont introduits dans l’établissement et ont dérobé des micro-ordinateurs. Nous n’avons pas les moyens de faire face à de telles situations», ajoutera la même source. La cantine est sérieusement menacée par un glissement de terrain, mais rien n’est fait pour éviter le danger. Pour le moment, selon notre interlocuteur, rien n’a été décidé à ce sujet. De leur côté plusieurs parents nous ont fait part de leur désarroi devant le silence de l’administration locale quant à leur demande pour assurer le transport scolaire. Certains élèves parcourent des distances de plus de quatre kilomètres à pied. “ Comment voulez-vous qu’un enfant qui va de Tachentirth jusqu’à Tazrout Aouaoudha arrive en forme en classe?», s’interrogera l’un de ces parents d’élèves. Sur notre chemin, nous avons pu aussi remarquer ces gosses rejoignant leur école primaire, à proximité de ce collège, marcher en pleine chaussée en raison de l’absence d’accotements et de trottoirs. En définitive, ce sont à ces manques que la tutelle devra répondre pour permettre aux collégiens d’étudier dans de bonnes conditions et en sécurité.
A. O.