Entamée le 23 mars dernier, la campagne électorale pour la présidentielle amorce sa dernière ligne droite, aujourd’hui.
Le compte à rebours commence pour les six candidats pour le rendez-vous du 17 avril prochain. Il ne leur reste plus, en effet, qu’une petite semaine pour tenter de convaincre et … espérer vaincre. Cet ultime virage d’une course qui a été marquée, jusque-là par un duel à distance entre le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, et l’ex chef du gouvernement, Ali Benflis, avec quelques remontées de Louiza Hanoune, constitue une dernière occasion pour les autres candidats de se rattraper et réussir, pourquoi pas, une remontée spectaculaire dans cette joute. Il faut dire que les Rebaïne, Touati, Belaid n’ont pas trop attiré les attentions lors de cette première quinzaine de campagne. Ces derniers ont été pour ainsi dire, «discrets», et de ce fait, ils n’ont pas fait grand bruit. C’est qu’ils n’ont pas trop osé dans l’opération de charme, menant une campagne véritablement sans relief. Pour certains observateurs, cela était prévisible, dans la mesure où ces candidats sont loin d’être de grosses pointures. Ils auront, en tous cas, une semaine devant eux pour espérer se rattraper. Pour ce faire, ils doivent absolument passer à la vitesse supérieure, en faisant preuve d’un discours autrement plus osé et, surtout, actionner leur relais au niveau local. Car il faut le dire, dans ce genre de compétition, la proximité est importante, à moins que Touati, Rebaïne et Belaid ne visent pas très haut. Chose qui n’est d’ailleurs pas à écarter. Il faut dire, en fait, que dès le départ déjà ceux-ci affichaient une ambition plutôt limitée. Ce n’est certainement pas en programmant une poignée de meetings qu’on gagnera une présidentielle ! Qu’à cela ne tienne, cette dernière semaine, les Bouteflika, Benflis et Louiza Hanoune, ne la rateront pas afin de mettre tous les atouts de leurs coté avant l’heure de vérité. Bouteflika et son staff, ainsi que Benflis, qui ont marqué les esprits durant cette campagne, et Louiza Hanoune, qui n’a pas été également «out» en animant une campagne de «soldat», il faut le dire, comptent, en effet, se déployer davantage avant le 13 avril prochain, date de clôture de la campagne. Ces derniers envisagent d’investir davantage le terrain, à travers leurs propres sorties, mais aussi, à travers leurs staffs et militants, instruits de multiplier les rencontres de proximité. En somme, avant l’entame de ce dernier round, la campagne n’a pas déjoué les pronostics. Elle a toutefois levé les voiles sur les programmes et les intentions des uns et des autres. On a su, à titre d’exemple, que Bouteflika, s’il est réélu, oeuvrera pour achever son programme lancé depuis son premier mandat. Ali Benflis, lui, ne cache pas son intention de réhabiliter l’ex FIS, dans le cadre du dialogue «sans exclusif» pour désamorcer «la crise». De son côté Louiza Hanoune prône «une deuxième République», avec des réformes radicales au menu. Les autres candidats promettent des changements politico-économiques tous azimuts. Peut-être que lors de cette dernière semaine, les six candidats affûteront d’autres armes et useront d’autres cartes et jokers pour renverser la vapeur, chacun de son côté. En tous cas, ce tournant promet en débats et en animation.
M. O. B.