La profession de taxieur ne fait-elle plus recette? Tout porte à le croire. Les taxieurs exerçant dans la légalité sont confrontés à de multiples problèmes qui font que leur activité est freinée.
Ceux avec qui nous nous sommes entretenus, sont tous unanimes à dénoncer la concurrence déloyale dont ils sont victimes. « Comment voulez-vous travailler, lorsque des gens, qui n’ont rien à voir avec la profession, vous raflent les clients avec des tarifs qui défient toute concurrence », dira l’un d’eux.
En effet, ces dernières années, le nombre de ces transporteurs exerçant au noir a littéralement explosé. Ils sont difficiles à débusquer.
Ces « clandos » sont considérés par les propriétaires des taxis jaunes comme des pique-assiettes, parce qu’ils « fourrent » les roues dans leur chasse gardée, et, en plus, ils ne sont pas affiliés directement à la profession…
« Oui, eux, ils ne payent rien ! Ni les impôts, ni la couverture sociale, ni rien du tout ! Ils ne sont soumis à aucune charge, si ce n’est les dépenses liées à l’entretien de leurs véhicules. Alors que nous, nous payons tout, et nous peinons à joindre les deux bouts », ajoutera un autre taxieur de M’Chedallah qui assure que beaucoup de ses collègues ont laissé tomber ce métier.
Toutefois, ce qui les chagrine le plus, c’est le fait que beaucoup de taxieurs clandestins exercent ce métier en plus, alors qu’ils travaillent régulièrement dans d’autres secteurs. Beaucoup de ces clandestins sont des enseignants, des fonctionnaires, des retraités, des gardiens,…
« Personnellement, je ne fais pas cela par gaieté de cœur. Je suis gardien dans une société mais mon salaire ne me suffit pas pour subvenir aux besoins de ma famille. D’où mon recours au transport clandestin des voyageurs », nous dira un « clando » de M’Chedallah. Les taxieurs sont nostalgiques des années où cette profession avait sa valeur.
« Jadis, le taxieur était plus respecté. Avec sa tenue noire et son képi, tout était réglo ! Aujourd’hui, notre métier ne vaut presque rien », se désole un taxieur.
Y. Samir