Inadmissible !

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La campagne électorale pour la présidentielle 2014, qui se déroulait, jusque-là dans de bonnes conditions, a pris une autre tournure, hier à Béjaïa. Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président sortant Abdelaziz Bouteflika, s’est vu interdit de meeting dans cette wilaya. Sellal a d&ucirc,; d’ailleurs, annuler sa sortie à cause de manifestants qui ont usé de la violence pour empêcher le meeting, prévu à la maison de la culture Taos Amrouche de cette ville. Cela au nom de… la démocratie ! Mais est-ce vraiment ça la pratique démocratique tant réclamée? Certainement pas, répondront même les plus acharnés contre le quatrième mandat de Bouteflika. A l’heure de la liberté d’expression et du multipartisme, il y a mille et une manières pour dire non à Bouteflika. Mais interdire un meeting, de n’importe quelle façon, n’est pas du tout un acte de démocratie. D’ailleurs, plusieurs sit-in « pacifiques » ont été tenus ça et là à Bejaïa et ailleurs, pour dénoncer le quatrième mandat du président sortant, sans que personne ne crie au scandale. Des candidats, ainsi que leurs représentants, ceux du président- sortant notamment, ont été « chahutés » dans leurs sorties, mais ça a toujours été dans les limites des règles et de l’art. D’ailleurs, la commission de surveillance des élections, lors d’un point de presse animé mercredi dernier à Alger, a déclaré que peu « de dépassements » ont été enregistrés durant la campagne électorale. La CNSEL a fait état d’une plainte reçue pour une tentative de violation de la permanence de Blida du candidat Abdelaziz Belaïd, le 27 mars, par des inconnus. Par ailleurs, le bureau de permanence de Ali Benflis, dans la commune Houari Boumediene, dans la wilaya de Guelma, a été saccagé dans la nuit de lundi à mardi. Il s’agit là de faits qui n’ont pas perturbé pour autant, la campagne électorale. Ce qui s’est passé hier à Béjaïa, relève d’un fait gravissime. Un dérapage, unique et sans précédant.  C’est la première fois, depuis le début de la campagne, qu’un candidat, ou l’un de ses représentants, soit empêché de meeting, si l’on excepte le cas de Rebaïne à Souk Ahras, où l’intéressé avait accusé ouvertement l’administration locale. Cela n’a, à vrai dire, rien à voir avec ce qui s’est produit à Béjaïa. Car le pire a été évité de justesse, hier, dans la mesure où il y avait atteinte à l’intégrité physique des présents. Il y avait usage de la violence. Espérons, tout de même, que cela ne relèvera que d’un cas isolé. Un cas qui a été condamné hier, sur les réseaux sociaux et par les acteurs politiques. Un acte que l’on doit tirer au clair et situer les responsabilités afin que cela ne se reproduise plus.

M. O. B.

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