Les étudiants en grève ouverte

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Tous  les blocs d’enseignements du Campus Targa Ouzemour de l’université de Bejaia ont été paralysés, dès la matinée d’hier, par les représentants des étudiants, qui dénoncent « la dégradation flagrante des conditions sociopédagogiques engendrée par la réforme L.M.D (licence master doctorat). Celle-ci répond à une logique économique adoptée par la tutelle et imposée par la mondialisation ultralibérale qui fait des étudiants une armée au service de l’industrie. Cette dégradation apparaît à  travers la restriction des budgets alloués à  l’enseignement supérieur et les manques avérés de moyens matériels et humains. », peut-on lire dans leur déclaration. Les étudiants que nous avons interrogés, on fait savoir que l’université est supposée être un lieu de savoir, d’échanges culturels et de développement de l’esprit critique, dont  les étudiants, travailleurs et enseignants sont censés  être partie prenante. « Nous sommes les chômeurs de demain,  et non pas les cadres !», s’indigne Lydia, étudiante en deuxième année Génie Civil. Par ailleurs, une assemblée générale s’est tenue, hier, à 11 h., sur le perron de la bibliothèque centrale dudit Campus, afin de « donner la parole à l’étudiant pour s’exprimer librement, non seulement en ce qui concerne  la situation actuelle qu’il vit à l’intérieur de l’université mais aussi à propos de  l’actualité politique en Algérie. L’étudiant doit concourir à  un changement radical », nous dira Hakim,  membre de la coordination locale des étudiants. Et d’ajouter « il est temps de démocratiser notre université ». Comme moyen de pression, les étudiants ont appelé à l’occupation du campus Targa Ouzemour, de jour comme de nuit, « jusqu’à la satisfaction de nos revendications » disent-ils. En outre, il est à rappeler que le bloc d’enseignement N°2 et le siège de la faculté de technologie ont été paralysés depuis plusieurs jours par les étudiants du département du génie électrique qui, eux, dénoncent, entre autres, la pitoyable situation pédagogique dans laquelle ils étudient. Ils réclament une université de droit, une formation adéquate et un bon encadrement. « Nous sommes solidaires avec les étudiants du département Génie électrique, qui ont brisé le silence, pour dire basta aux abus»,  lança un étudiant au microphone de l’assemblée, face à plus de 2000 étudiants présents sur place. De son coté le recteur de l’université en l’occurrence M. Saidani, a appelé les étudiants à s’asseoir autour d’une table afin de discuter des solutions quant à la crise actuelle qui règne au sein de l’université Abderrahmane Mira, depuis plusieurs mois.

Hafid Nait Slimane

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