Au chef-lieu communal, les anciennes bâtisses, qui datent de l’ère coloniale, constituent le décor urbanistique de cette localité nonobstant l’existence de nouvelles bâtisses. L’exemple le plus édifiant de ces habitations précaires demeure, incontestablement, la vieille cité des 135 logements. En effet, la plupart des maisons sont érigées avec des matériaux hétéroclites, donnant, de ce fait, une vue hideuse à cette cité populaire. Beaucoup d’entre elles ont des toitures en éternit, laquelle demeure fragile devant les aléas de la nature. «A la tombée de la pluie, c’est le calvaire pour nous. Les eaux pluviales s’égouttent du plafond. L’éternit n’est pas un matériau solide et fiable», déplore un jeune habitant du quartier. La précarité de ces maisons provoque l’insécurité qui menace les habitants, étant donné que la plupart sont entourées de clôtures de fortune. « Il est loisible à n’importe quel malfrat d’y pénétrer « , fera remarquer notre interlocuteur. Ces anciennes constructions que le temps et les aléas du climat ont fragilisé font craindre le pire aux habitants, comme nous le dira ce père de famille habitant une vieille bâtisse dans le même quartier. « Nous vivons la peur au ventre. Notre maison s’effondre. A chaque tombée de pluie, les eaux s’y infiltrent. En été c’est un autre problème : la maison devient une véritable fournaise. C’est invivable ! », dit-il. Avec des programmes de construction de logements en deçà de la demande, la commune de Chorfa, qui connaît également une croissance démographique effrénée, peine à venir à bout de l’habitat précaire. Les mal-logés prennent leur mal en patience.
Y. S.